«La jurisprudence se construit», s'est félicité l'avocate de Iana Zhdanova, poursuive pour avoir détérioré, la poitrine dénudée et à coups de pieu, la statue de cire de Vladimir Poutine au musée Grévin, le 5 juin 2014. A travers cette décision, la justice «autorise» les femmes à «utiliser leur corps comme une arme politique», a estimé Me Marie Dosé.
L'avocate envisage toutefois de se pourvoir en cassation afin de contester la condamnation de sa cliente pour dégradations. En plus d'une amende de 600 euros, la cour d'appel a confirmé la condamnation de Iana Zhdanova à verser au musée Grévin 3 004 euros de dommages et intérêts pour le préjudice matériel et 1 000 euros pour le préjudice moral.
«Surprise, mais dans le bon sens», la jeune femme ukrainienne de 28 ans, réfugiée politique, a salué une «victoire» non seulement pour elle, mais «pour toutes les femmes».
Le 15 octobre 2014, elle avait été condamnée à 1 500 euros d'amende pour dégradations et exhibition sexuelle.
Si trois Femen avaient déjà été relaxées en première instance à Lille du délit d'exhibition sexuelle pour une action lors de l'arrivée de Dominique Strauss-Kahn au procès de l'affaire dite du Carlton, il s'agit de la première décision de relaxe prononcée par une cour d'appel.
Lors du procès en appel de Iana Zhdanova, l'avocat général avait requis 1 000 euros d'amende pour les dégradations et s'en était remis «à la sagesse de la cour» pour le délit d'exhibition sexuelle.