La cours d'appel d'Amiens (Somme) a décidé, mercredi 11 janvier, d'infliger des peines de 2 à 12 mois de prison avec sursis à sept des ex-salariés de l'entreprise Goodyear, condamnés en première instance à de la prison ferme pour la séquestration de deux cadres en 2014, tandis qu'un autre prévenu a bénéficié d'une relaxe.
L'avocat des ex-salariés, Fiodor Rilov, a annoncé qu'il allait se pourvoir en cassation. «J'espère que l'objectif qu'on s'était fixé au départ, à savoir obtenir la relaxe pour la totalité des militants syndicaux poursuivis, nous allons finir par l'atteindre», a-t-il expliqué, selon l'agence AFP.
Le syndicaliste CGT Mickaël Wamen, qui fait partie des ex-salariés de Goodyear condamnés, avait fait savoir peu avant qu'il allait se pourvoir en cassation. «Si j'avais été relaxé je me serais reposé, mais ils ont gagné ! On va leur foutre un bordel sans nom !», avait-t-il lancé.
Du côté des politiques, Jean-Luc Mélenchon a estimé que le jugement de la cour d'appel d'Amiens n'était «pas juste».
Le leader de la «France Insoumise», visiblement ému, a rappelé depuis Paris que les «personnes concernées» (les cadres s'étant fait séquestrer) avaient retiré leurs plaintes.
Manifestation pour la relaxe des ex-employés avant le jugement de la cour d'appel
Dans l'attente de ce verdict, des soutiens à ces ex-employés s'étaient mobilisés dès le matin devant le palais de justice de la ville, a notamment rapporté Le Courrier picard. D'après France Bleu, le nombre de manifestants s'élevait à quelque 500 individus.
Des photos et vidéos du rassemblement ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
L'un des prévenus, Mickael Wamen, a diffusé en direct sur Facebook son attente du jugement de la cour d'appel.
Vague de mobilisations pour exiger la relaxe des ex-salariés de Goodyear
Condamnés à neuf mois de prison ferme en première instance en janvier 2016, les anciens ouvriers de l'entreprise sont actuellement jugés en appel par le tribunal d'Amiens. Des milliers de manifestants s'étaient déjà rassemblés dans la ville picarde pour l'ouverture du procès en appel, mi-octobre.
La condamnation en première instance avait elle-même été suivie d'une vague de manifestations, à l'appel notamment des syndicats, dont la CGT, en février 2016.
L'affaire jugée remonte aux 6 et 7 janvier 2014, lorsque des salariés de l'entreprise américaine, révoltés contre la suppression de quelque 1 140 emplois, avaient retenu de force sur le site de production d'Amiens-Nord le directeur des ressources humaines et le directeur de la production.
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