Dans la soirée du 10 janvier, des chaises avaient été installées sur plus de la moitié du gymnase Raymond Perrier, tandis que le reste de la salle avait été occulté par des paravents. Des salves d'applaudissements se sont succédées lors du discours de l'ex-Premier ministre mais sans ferveur.
«C'était un peu plan-plan. Je n'ai rien à reprocher à Manuel Valls mais j'ai senti la foule pas très dynamique. Ça manquait de chaleur», avoue Denise, à la sortie de la salle.
«Il est moins iconoclaste qu'il ne l'était avant mais, pour sa défense, il n'est pas en campagne pour la présidentielle, ce n'est que la primaire», a jugé Pierre, ancien militant socialiste, qui «en attend plus» du candidat.
Emmanuel Macron, qui a décidé de ne pas participer à la primaire de la gauche, avait rempli le 7 janvier la grande halle d'Auvergne avec plus de 2 000 personnes.
Plus tôt dans la journée, l'ex-Premier ministre avait débuté son déplacement dans la Puy-de-Dôme en critiquant vertement la presse, agacé par une question sur les difficultés de son début de campagne. «Ne brûlez pas les étapes, respectez les étapes et respectez les Français. La primaire, c'est une élection directe par les Français, comme l'élection présidentielle, ce n'est pas joué. Les Français ne veulent pas se laisser imposer un choix», avait lancé Manuel Valls aux journalistes.
Et de poursuivre en reprochant aux médias de s'être trompés sur les précédents scrutins et de toujours poser «les mêmes questions».
«Vous ne savez pas faire autre chose. Je ne répondrai plus à ces questions. Vous vous êtes trompés, pas que vous d'ailleurs, sur tous les pronostics passés, sur tous les scrutins qui ont eu lieu un peu partout dans le monde et en Europe [...] et en France aussi. Je n'aurai pas la cruauté de vous ressortir vos analyses et la une d'un certain nombre de vos journaux concernant la primaire de la droite», s'est agacé le candidat à la primaire lors de la visite d'un centre d'accueil et d'orientation (CAO) des migrants, à Pessat-Villeneuve.
«Je n'ai qu'une seule mission, c'est de convaincre que j'ai un projet pour la France. C'est de parler aux Français des vrais sujets : l'emploi, le logement, la sécurité, la santé. Et il n'y a qu'un juge de paix. Ce n'est pas vous, ce n'est pas moi, ce sont les Français», a-t-il conclu.
Interrogé sur la politique migratoire de la France, plus restrictive que celles de certains pays voisins, il a par ailleurs jugé que «les faits, l'Histoire [lui avaient] donné raison».
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«L'Allemagne, l'Angleterre et la Suède avaient décidé en septembre 2015 l'accueil des migrants. Ces trois pays sont revenus sur leurs décisions pour pouvoir organiser autrement leurs politiques migratoires», a souligné Manuel Valls.
«Si vous dites au monde : "tout le monde peut venir", vous ne réussirez pas. Il faut faire vivre le droit d'asile mais il faut le faire avec beaucoup de maîtrise», a-t-il encore estimé.