Des chauffeurs de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) sont venus «maintenir la pression» sur Uber après leur mouvement de protestation de la fin décembre, en se mobilisant devant le siège de la plateforme américaine accusée de pratiquer des prix trop bas et de percevoir un pourcentage trop important sur les courses effectuées par ses chauffeurs. Certains s'étaient rendus rue de Cambrai à Paris, d'autres, à Aubervilliers où la firme à un autre pied à terre.
Malgré l'important dispositif policier déployé dans le quartier des bureaux d'Aubervilliers, une poignée de manifestants ont réussi à accéder à l'étage du bâtiment où se trouve le siège social d'Uber France. Les chauffeurs, qui se voyaient barrer la route par les policiers, ont alors lancé de nombreux œufs sur la porte des bureaux, et sur le logo de la multinationale.
Néanmoins, si aucun employé de la firme n'a osé s'aventurer hors des locaux, l'action s'est déroulée dans le calme et aucune dégradation supplémentaire n'a été occasionnée par les manifestants.
«Nous serons devant le siège», pour «déranger Uber» et l'amener à «fermer ses locaux» alors même que l'entreprise prévoit une journée de recrutement de chauffeurs le 3 décembre, avait expliqué la veille Sayah Baaroun, président du syndicat Unsa VTC.
Les manifestants accusent Uber, leader du marché des voitures de transport avec chauffeur, d'imposer des conditions de travail «indignes» avec un prix minimum de la course descendu à six euros. Ils réclament également un droit de regard sur la pratique jugée «abusive» de déconnexion qui peut les priver d'accès à la plateforme, souvent à la suite de commentaires négatifs d'un client.
Dans le cas où les négociations avec la multinationale, chapeautées par un médiateur de l'Etat, n'avanceraient pas, les associations et syndicats de défense des chauffeurs prévoient une mobilisation le 16 janvier sur la place de la Bastille.