France

Anis Amri passé en France : Bernard Cazeneuve regrette une «polémique stérile»

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve regrette que la droite ait engagé une «polémique stérile» sur le passage par la France d'Anis Amri, soupçonné d'être l'auteur de l'attentat de Berlin avant sa mort à Milan.

«A l'heure actuelle, nous ne savons pas précisément quel a été le parcours du terroriste et les moyens qu'il a utilisés pour se déplacer. Alors pourquoi susciter des polémiques stériles ?», estime le chef du gouvernement dans un entretien au Journal du Dimanche.

Thierry Solère, porte-parole de François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle, a demandé le 27 décembre au gouvernement de «s'expliquer» sur le passage d'Anis Amri en France après l'attaque de Berlin, évoquant des «dysfonctionnements majeurs de notre système».

«Si, à chaque fois qu'il y a un attentat, l'affrontement politique prend le dessus, on finira par instiller dans l'esprit des Français que l'Etat n'est pas entièrement mobilisé pour lutter contre la barbarie, et par affaiblir la République», met en garde Bernard Cazeneuve, rappelant que «contrôler chaque personne est totalement impossible».

«Vous imaginez ce que serait la situation aux frontières s'il fallait contrôler chaque véhicule ? Cela paralyserait l'Europe, ses infrastructures de transports, ses activités économiques», poursuit-il.

«Mettre en accusation les services, polémiquer sans connaître le contenu des enquêtes et donc instrumentaliser des sujets graves à des fins électorales, c'est irresponsable», poursuit Bernard Cazeneuve rappelant que la France se trouve à un niveau de menace «particulièrement élevé».

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Le Premier ministre plaide pour que, sur le sujet du terrorisme, «les formations politiques républicaines» scellent «un pacte de résilience» qu'il voit comme «un pacte de confiance en nos services».