Le «président normal» a-t-il eu un comportement «pas normal» en faisant usage de son droit de grâce présidentielle pour libérer Jacqueline Sauvage ? C'est en tous cas ce que l'on pourrait penser si l'on se fie à la position de François Hollande sur le sujet en mai 2006.
«Il n'est pas normal dans une démocratie que l'un d'entre nous [...] puisse disposer de la possibilité de lever une condamnation», avait-il déclaré lors d'une intervention télévisuelle.
Cela «laisse supposer qu'il y aurait deux justices: une justice pour tout le monde et une justice pour un certain nombre de privilégiés», estimait-il à l'époque.
François Hollande s'était alors engagé à «supprimer les possibilités de grâce ou d'amnistie du président de la République», une fois le Parti Socialiste au pouvoir. Ce qu'il n'a pas fait lors de son élection en mai 2012...
Jacqueline Sauvage purgeait une peine de 10 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de son mari, qu'elle avait accusé d'avoir violé ses filles ainsi que d'avoir été violent avec elle pendant de nombreuses années.