Le président de la République François Hollande, a annoncé mercredi 28 décembre avoir accordé une remise gracieuse du reliquat de la peine d'emprisonnement de Jacqueline Sauvage.
Elle avait été condamné à dix ans de prison pour le meurtre de son mari. «Le président de la République a estimé que la place de Madame Sauvage n'était plus aujourd'hui en prison, mais auprès de sa famille» explique un communiqué de l'Elysée qui précise que «cette grâce met fin immédiatement à sa détention».
Une de ses avocates, Maître Nathalie Tomasini, a déclaré être «terrassée par la joie et l'émotion», ajoutant que c'était le résultat d'un an de travail acharné. «On a porté ce dossier à bout de bras», a t-elle aussi confié.
Virginie Duval, présidente de l'Union Syndicale des Magistrats, a fait part de son indignation à la suite de la décision. Au micro de BFM TV, elle a affirmé qu'il «s'agit d'une décision politique, qui remet en cause celles qui ont été prises par la justice», ajoutant que «le président de la République ne respecte pas la justice».
Du côté des politiques, Valérie Boyer, porte-parole Les Républicains et membre du comité de soutien à Jacqueline Sauvage s'est félicitée de la décision : «Je pense que la demi-mesure qui avait été prise l'année dernière n'avait permis de satisfaire ni les juges, ni l'appareil judiciaire, ni Jacqueline Sauvage et sa famille, et qu'aujourd'hui François Hollande prend enfin une décision complète».
Arnaud Montebourg, candidat à la primaire PS, a également fait part de sa satisfaction sur les réseaux sociaux.
Valérie Pécresse a salué une décision qui brise l'omerta dont les femmes victimes de violences font l'objet.
La grace accordée par le président de la République fait l'unanimité des politiques, Florian Philippot ayant ajouté sa voie au concert des satisfaits.
Devenue un symbole des victimes de violences conjugales, Jacqueline Sauvage avait obtenu le 31 janvier, après une forte mobilisation, une grâce partielle du président Hollande, notamment de la période de sûreté, lui permettant ainsi de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle. Cette demande avait été rejetée en première instance, puis en appel. La cour d'appel de Paris avait estimé que la réflexion de Jacqueline Sauvage demeurait «pauvre et limitée puisqu'elle pein[ait] encore» à accéder à un «authentique sentiment de culpabilité».