«Je préfère avertir les citoyens que pour moi s'il faut nationaliser, nous le ferons, nous aurions dû le faire concernant ArcelorMittal», a estimé Arnaud Montebourg dans une interview au Parisien. Ton volontaire, combativité, le candidat à la primaire de la gauche a bel et bien ré-enfilé sa marinière et se dit même prêt à nationaliser une banque».
L'ancien ministre du Redressement productif creuse ainsi le même sillon de la défense de la France et de son économie, peut-être pour marquer sa différence avec un Manuel Valls, plus social-libéral que socialiste. En 2012, déjà, le champion du made in France appelait les Français à voter, à travers François Hollande, pour la «démondialisation», quitte à ressusciter le programme du parti socialiste au début des années 1980.
Dans la même veine, Arnaud Montebourg déclarait aussi le 18 décembre sur le plateau du 20h de France 2 son intention d'encadrer la rémunération des dirigeants du CAC 40 : «Je propose qu'enfin il y ait une loi qui réglemente ces excès», a-t-il martelé, reprenant une promesse du candidat Hollande restée lettre morte, tout comme celle de sauver le site de Florange en 2012.
Arnaud Montebourg contre l'Union européenne ?
Arnaud Montebourg n'a toutefois pas détaillé comment, dans le cadre de l'Union européenne, il s'y prendrait pour effectuer de telles nationalisations, à l'heure où la Commission européenne achève la dérégulation des secteurs de l'énergie et des transports, notamment du rail.
La Commission a en effet compétence exclusive en matière de «concurrence». Si l'article 345 du Traité fondateur de l'Union européenne laisse toute liberté – en apparence – aux Etats pour décider du régime de propriété des entreprises, c'est-à-dire privé ou nationalisé, le droit européen impose que dans ce cas, l'Etat qui nationaliserait une entreprise devrait se comporter en «investisseur privé en économie de marché tant en ce qui concerne le prix d'acquisition que la gestion de l'entreprise».
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