Le 17 décembre, plusieurs mouvements nationalistes ont organisé une manifestation de protestation, qui a rassemblé de 2 000 à 4 000 personnes, respectivement selon la police et les organisateurs.
Le vice-président Les Républicains (LR) du conseil départemental Max Brisson, les députées socialistes Colette Capdevielle et Sylviane Alaux, la sénatrice socialiste Frédérique Espagnac et le maire Union des démocrates et indépendants (UDI) de Bayonne, Jean-René Etchegaray ont défilé en tête du cortège, appuyés par la La Ligue des Droits de l'Homme (LDH) et plusieurs personnalités politiques telles que le candidat écologiste à l’élection présidentielle Yannick Jadot, le député européen José Bové, ainsi que la présidente d’honneur d’Attac, la Franco-Américaine Susan George.
Pourquoi une telle mobilisation ? L'opération de la veille opérée par les forces franco-espagnoles dans le but de mettre à jour une cache d’armes de l’ETA, à Louhossoa, près de Bayonne.
Cinq personnes avaient alors été interpellées et placées en garde à vue. Le ministère français de l'Intérieur avait évoqué «une importante saisie d’armes, d’explosifs et de munitions» alors que le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour terrorisme.
Mais les milieux nationalistes basques interprètent ces faits d'une façon radicalement différente. En effet, les suspects arrêtés avaient rédigés une lettre publiée par le site web Mediabask, en octobre dernier, dans laquelle ils expliquaient avoir «procédé à la destruction d’un premier stock d’armes» afin de «contribuer à un avenir sans violence et démocratique pour le Pays Basque». Selon eux, ce stock «correspond à environ 15% de l’arsenal de l’ETA».
De quoi susciter l'irritation des responsables politiques, puisque Bruno Leroux, ministre de l'Intérieur, considère que «personne n’a le droit de se proclamer destructeur d’armes et éventuellement de preuves [...] Pourquoi détruire des armes, si elles ont servi à commettre des faits graves, peut-être même des attentats ?», s'est-t-il demandé par ailleurs.
En octobre 2011, l’ETA avait renoncé à la violence, sans pour autant remettre ses armes et accepter sa dissolution. L'organisation souhaiterait notamment négocier avec l’Espagne et la France le sort de ses quelque 400 membres détenus dans ces deux pays. Une négociation à laquelle Paris, comme Madrid, refusent catégoriquement.
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