France

Trois policiers condamnés pour avoir blessé des manifestants en 2009

Des policiers ont été reconnus coupables par la justice d'avoir blessé et mutilé des manifestants à coup de tirs de flash-ball en 2009. Le procureur n'a pas retenu la version des policiers qui invoquaient la légitime défense.

Le Tribunal correctionnel de Bobigny a condamné le 16 décembre trois policiers à des peines de 7 à 15 mois de prison pour avoir blessé au flash-ball des manifestants, dont l'un avait perdu un œil en 2009 en Seine-Saint-Denis.

Le principal prévenu a été condamné à 15 mois de prison avec sursis, assortis de 18 mois d'interdiction de port d'armes pour avoir éborgné Joachim Gatti, 41 ans, et blessé un autre manifestant, par un tir de flash-ball, une arme qui tire des balles de caoutchouc.

Les deux autres fonctionnaires, poursuivis pour «violences volontaires» ont été condamnés à sept et dix mois de prison avec sursis et douze mois d'interdiction de port d'armes.

Le procureur, Loïc Pageot, avait requis trois ans de prison avec sursis contre le principal prévenu, assortis de trois ans d'interdiction professionnelle et cinq ans d'interdiction de port d'armes. Contre les deux autres prévenus, dix mois avec sursis, 18 mois d'interdiction professionnelle et cinq ans d'interdiction de port d'armes avaient été requis.

«Ce jugement admet qu'il s'agit d'un cas typique de violences en réunion de policiers munis de flash-ball», a pour sa part déclaré Joachim Gatti à la presse après l'audience.

Une affaire qui date de 2009

L'affaire remonte au 8 juillet 2009. Les forces de l'ordre étaient intervenues à Montreuil pour repousser plusieurs manifestants rassemblés devant un squat, évacué le matin même. Trois policiers avaient tiré chacun à deux reprises au flash-ball. Six blessés avaient été recensés. Quatre d'entre eux étaient partie civile au procès.  

Pour justifier leurs tirs, les trois fonctionnaires avaient plaidé la légitime défense, expliquant notamment avoir subi une «pluie de projectiles». Cette version a été rejetée par le procureur de la République. Selon lui, ni les témoignages des riverains, ni les constatations sur place n'accréditaient la version des fonctionnaires.

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