«Parfois il y a des gauches irréconciliables, quand notamment Jean-Luc Mélenchon dit que Hollande c’est pire que Sarkozy [...]. Ou quand Clémentine Autain s’affiche et passe des accords avec Tariq Ramadan et les Frères musulmans», a lancé Manuel Valls, au micro de France Inter, dans la matinée du jeudi 15 décembre.
Une double accusation que l'intéressée, conseillère régionale d'Ile-de-France du mouvement politique «Ensemble !» et co-directrice de la revue Regards, n'a guère appréciée : dans une longue publication sur sa page Facebook, la jeune femme politique de gauche a dénoncé des «mensonges particulièrement inouïs», tant en ce qui concerne son rapport à l'islamologue que ses liens supposés avec l'organisation islamiste.
Je n’ai aucune leçon à recevoir d’un homme dont le gouvernement a remis la Légion d’honneur à un prince héritier de l’Arabie saoudite
«Je n’ai jamais rencontré Tariq Ramadan, ni organisé de meetings avec lui, ni partagé de tribunes avec lui ou qui que ce soit des Frères musulmans», a-t-elle affirmé, avant de s'en prendre au passif politique de l'ex-Premier ministre et désormais candidat à la primaire de la gauche. «Je n’ai aucune leçon à recevoir d’un homme dont le gouvernement a remis la Légion d’honneur à un prince héritier de l’Arabie saoudite», a pointé du doigt l'élue de gauche.
Dénonçant un vocabulaire «digne des fascistes des années 1930», elle a en outre fait savoir qu'elle allait saisir son avocat afin de réfléchir à la suite judiciaire qu'elle pourrait donner à cette affaire.
Sur Twitter, la leader du mouvement «Ensemble» a également reproché à Manuel Valls d'avoir renoncé aux «ABCD de l'égalité» (visant à lutter contre le sexisme et les stéréotypes, mais accusés de véhiculer la théorie du genre), alors qu'il dirigeait le gouvernement.
En mai dernier déjà, alors qu'il était invité à Radio J, l'ex-chef du gouvernement avait dénoncé la prétendue proximité de Clémentine Autain avec «l'islamo-gauchisme», l'accusant de discuter avec Tariq Ramadan.
Juppé accusé de collaborer avec les Frères musulmans
L'édile francilienne n'est toutefois pas la seule à qui l'on reproche de frayer avec des mouvements islamistes : durant la récente campagne de la primaire de la droite et du centre, le candidat Jean-Frédéric Poisson avait déclaré que son concurrent Alain Juppé était «trop proche» des Frères musulmans.
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