France

Les frères d'Adama Traoré devant le tribunal se disent victimes d'un «complot»

Ils sont accusés d'outrage et de menaces de mort après avoir violenté des agents de police en marge d'un conseil municipal. Leur procès ravive les tensions autour de la mort de leur frère lors d'une intervention de police en juillet dernier.

Les deux frères d'Adama Traoré comparaissaient ce mercredi 14 décembre devant la Justice. Ils se disent victimes d'un «complot». 

«Je n'ai rien fait de tout ça», assure Bagui Traoré, 25 ans. Le grand frère d'Adama est poursuivi devant le tribunal de Pontoise (Val-d'Oise) pour avoir insulté, menacé de mort et violenté six policiers municipaux et gendarmes en marge du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise le 17 novembre. Son frère Ysoufou dit Youssouf, 22 ans, est également poursuivi pour des outrages et menaces de mort à l'encontre de deux agents de police.

Ce soir-là, des membres de la famille Traoré et de son comité de soutien se rassemblent lors du conseil municipal de cette petite ville de grande banlieue parisienne pour protester contre une démarche de la maire visant à faire prendre en charge ses frais de justice par la commune. Mais lorsqu'ils sont refoulés de la salle du conseil des heurts éclatent.

Confondu à l'issue d'une enquête fondée sur l'exploitation d'images vidéo et des témoignages, l'athlétique grand frère assure pourtant qu'il n'était là que pour soutenir sa sœur Assa, figure de proue du combat de la famille pour faire traduire en justice les gendarmes qu'elle accuse d'être responsables de la mort d'Adama. Ainsi, s'il admet avoir proféré des insultes, c'était en direction de ses «copains, parce qu'ils foutaient le bordel». Quant à la policière municipale qu'il est accusé d'avoir frappée au visage, «je lui aurais mis un coup, [...] elle aurait plus de tête», fanfaronne le prévenu.

Adama Traoré, 24 ans, est mort le 19 juillet dans l'heure qui avait suivi son interpellation par les gendarmes, venus arrêter son frère Bagui pour des faits présumés d'extorsion. Ses proches et plusieurs associations dénoncent une bavure judiciaire. Ce dernier compte douze condamnations pour vol avec violences et purge actuellement une peine de six mois de prison.