France

Un ex-djihadiste accuse Christian Estrosi d'avoir été indulgent avec les réseaux islamistes niçois

L'ex-maire de Nice va porter plainte contre un jeune islamiste radical repenti, cité dans un livre d'enquête sorti le 1er décembre, qui l'accuse d'avoir laissé un recruteur djihadiste organiser sa propagande dans la ville de la Côte d'Azur.

Christian Estrosi, ex-maire tolérant vis-à-vis de l'islamisme radical ? C'est l'accusation portée par Quentin, un Niçois de 18 ans de retour de Syrie après avoir été embrigadé par un recruteur djihadiste du nom d'Omar Omsen, qui sévissait dans la préfecture des Alpes-Maritimes. «Omar [Omsen] était bien connu. Quand je suis parti, ça devait faire la sixième ou septième saison de ses vidéos de propagande […] Il savait très bien ce qu’il faisait au quartier Saint-Charles. J’en veux au maire de Nice [alors Christian Estrosi] parce qu’il était au courant de tout ça, il a laissé faire», assure le jeune adolescent au journaliste David Thomson, qui le rapporte dans son ouvrage Les Revenants, sorti le 1er décembre et traitant des djihadistes repentis revenant des terres du djihad.

Omar Omsen, confirme l'auteur du livre, «a pu aisément infuser en profondeur, en toute impunité, et recruter à Nice, plus d’une centaine de djihadistes. Au point d’en faire aujourd’hui la ville la plus touchée en France par le phénomène».

L'accusation n'a guère été du goût de l'actuel président de la région Paca : dans l'édition de Nice Matin du lundi 5 novembre, l'entourage du responsable Les Républicains (LR) conteste ces propos et compte porter plainte pour diffamation contre «la personne qui est à leur origine» (le jeune ex-djihadiste niçois).

Le reproche adressé à Chrisian Estrosi d'indulgence vis-à-vis des réseaux de recrutement djihadiste a cela de cocasse que l'ancien maire niçois s'est toujours targué d'incarner une ligne ferme, à droite, à l'égard de l'islam politique, au point de susciter des réactions gênées au sein de son propre camp en dénonçant, lors de la campagne pour les élections régionales de 2015, une «cinquième colonne» islamiste menaçant la France.

L'accusation est d'autant plus grave que la ville de Nice a été ensanglantée le 14 juillet 2016 par l'attentat au camion meurtrier sur la promenade des Anglais, mené par un islamiste radical et revendiqué par le groupe terroriste Daesh. L'assaillant, Mohamed Lahouaiej, fréquentait des islamistes depuis au moins un an, selon des informations rapportées en octobre par BFM TV.

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