Une nouvelle fois les policiers sont descendus dans les rues de plusieurs villes de France, le 3 décembre, pour dénoncer leurs conditions de travail qu'ils jugent difficiles.
A Rennes, une centaine de policiers avaient pris position face à la préfecture, en milieu d'après-midi.
A Lyon, les forces de l'ordre ont défilé dans le calme, rejointes par des membres du Front national jeunesse (FNJ).
A Marseille, environ 500 policiers ont défilé sur le Vieux Port arborant une longue banderole sur laquelle il était écrit «On a le cancer, vous soignez la grippe».
Mais c'est à Paris que la manifestation a rassemblé le plus de monde. Rassemblés au pied de la Tour Eiffel, les membres des forces de l'ordre, qui avaient tous revêtus leur brassards oranges, ont pris la direction de la place du Trocadéro. Munis de fumigènes, ils ont scandé des slogans tels que «Citoyen, bouge toi le c*l, la police est dans la rue» ou encore «Policiers en colère, citoyens solidaires».
Interrogés par RT France, deux manifestants qui ont souhaité garder l'anonymat, ont expliqué que le cortège avait été rejoint par plusieurs dizaines de citoyens et que de nombreux automobilistes leur avaient exprimé leur soutien avec des coups de klaxon.
«Nos revendications restent les mêmes, nous dénonçons la baisse des effectifs, le manque de moyens et les violences dont nous sommes victimes au quotidien face auxquelles l'Etat de réagit pas».
Au début du mois d'octobre, une attaque aux cockatails Molotovs contre des policiers à Viry-Châtillon dans l'Essonne avait fait deux blessés graves et entraîné un vaste mouvement de colère de la part des forces de l'ordre dans tout le pays.
Suite à cet incident, des centaines de policiers s'étaient rassemblés le 17 octobre pour un défilé spontané sur les Champs-Elysées à Paris. Le ministre de l'Intérieur a par la suite annoncé le déblocage d'une enveloppe de 250 millions d'euros destinée à l'achat de nouveaux matériels et de véhicules. Bernard Cazeneuve a également promis un texte législatif assouplissant les conditions de la légitime défense des policiers.
Mais les syndicats de police, et les forces de l'ordre en général, n'ont pas été satisfaits par les promesses du ministre et début novembre, les manifestations ont repris de plus belle. Les policiers protestent notamment contre les procédures administratives trop complexes auxquelles ils doivent faire face au quotidien, notamment lors des gardes-à-vue.
Le 3 décembre, un adolescent de 17 ans a été mis en examen dans l'enquête sur l'attaque de Viry-Châtillon soupçonné d'avoir participé à la confection des cocktails Molotov utilisés pour agresser deux patrouilles. Le chefs d'inculpation qu'il encourt est «complicité de tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique». Il a été a été écroué, comme l' a annoncé le procureur d’Évry, Éric Lallement.
Un second mineur âgé de 15 ans, soupçonné, comme le premier, d'avoir «notamment» participé à la fabrication des engins incendiaires, a été placé «sous le statut de témoin assisté», intermédiaire entre la mise en examen et l'état de simple témoin, a ajouté le magistrat.
Les deux adolescents avaient été interpellés le 2 décembre et interrogés par les enquêteurs de la Sûreté départementale de l'Essonne, que Bernard Cazeneuve a félicités dans un communiqué diffusé le lendemain. Le ministre de l'Intérieur y a renouvelé «son entier soutien aux quatre policiers blessés lors cette agression abjecte».
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