Pourrait-il être candidat à la primaire face au chef de l'Etat, comme l'a évoqué samedi le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone ? «Chacun doit mener ses réflexions en responsabilité. Je prendrai ma décision en conscience. Quoi qu'il arrive, le sens de l'Etat m'animera toujours», affirme Manuel Valls dans un entretien au Journal du Dimanche.
«C'est une question de jours», a précisé le Premier ministre alors que les candidats à la primaire du PS ont jusqu'au 15 décembre pour se déclarer.
«Face au désarroi, au doute, à la déception, à l'idée que la gauche n'a aucune chance, je veux casser cette mécanique qui nous conduirait à la défaite», répond également Valls alors qu'on lui demande si une candidature de François Hollande pourrait créer une dynamique.
«J'ai des rapports de respect, d'amitié, et de loyauté avec le Président. Mais la loyauté n'exclut pas la franchise. Force est de constater qu'au cours de ces dernières semaines, le contexte a changé. La parution du livre de confidences [Un président ne devrait pas dire ça, NDLR] a créé un profond désarroi à gauche. Comme chef de la majorité, ma responsabilité est donc de tenir compte de ce climat», insiste-t-il.
«Je n'oublie pas que le président a été élu par les Français en 2012. Mais toute candidature doit intégrer le rapport avec les Français, avec la gauche, avec notre famille politique. Toute décision qui ferait fi de ces trois dimensions apparaîtrait comme bancale ou fragile. Me concernant, j'intègre en permanence ces trois éléments», a poursuivi Manuel Valls.
La primaire initiée par le PS (22-29 janvier) «doit donner un élan, de l'espoir. Il faut se préparer au face-à-face. Je m'y prépare, j'y suis prêt», lance le Premier ministre, qui avait pourtant longtemps exprimé son opposition personnelle à une telle primaire. Il juge désormais «impensable» l'abandon de ce scrutin évoqué par certains soutiens de François Hollande et «appelle les millions d'électeurs de gauche à y participer».
Hollande doit annoncer sa décision avant le 15 décembre, date limite des dépôt de candidatures pour la primaire. Aucun président de la Ve République n'a renoncé à briguer un deuxième mandat, exception faite de Georges Pompidou, décédé dans l'exercice de ses fonctions en 1974.