France

De l'immigration à l'environnement, les sujets absents du Grand Débat frustrent les internautes

Le dernier débat des deux finalistes de la primaire de la droite n'a pas fait que des heureux. Les adversaires politiques des candidats ont amèrement regretté le non traitement de problématiques qu'ils estiment essentielles.

Nombre d'utilisateurs de Twitter, partisans de François Fillon ou d'Alain Juppé, semblaient enthousiastes lors de la diffusion du Grand Débat à la télévision et le traitement de questions telles que le chômage, la réforme de la sécurité sociale ou encore la politique à adopter vis-à-vis de la Russie.

Mais cela n'était pas le cas pour autant dans la sphère de la droite nationale, ou encore chez les électeurs de gauche, frustrés tant par les questions des journalistes que les réponses des candidats.

Du côté des nationalistes et des identitaires, il est clair que les grandes thématiques manquantes concernaient l'immigration, la souveraineté ou encore le terrorisme.

Pour le maire de Béziers, Robert Ménard, le fait que les deux candidats n'aient pas abordé la thématique de l'immigration démontrerait que François Fillon et Alain Juppé sont «hors-sol».

Une idée partagée par Marion-Maréchal le Pen, pour qui ces deux candidats n'ont que faire de la «France des oubliés» et de ses préoccupations.

La petite-fille du fondateur du Front national (FN) a expliqué l'absence de traitement des thèmes liés à l'insécurité et aux «dégâts de l'immigration massive non-assimilée» par le fait que les protagonistes de la primaire ne sont «pas à l'aise avec leur bilan commun».

Quant à Philippe de Villiers, il a trouvé le débat «nullissime tant sur le diagnostic que sur la perspective», regrettant notamment que les thèmes de «l'islamisation» ou encore de la souveraineté n'aient pas été abordées.


Lire aussi : «Voter Fillon, c’est voter pour la France pétainiste» : Bergé provoque un tollé, une plainte déposée

Mais ces sujets ne sont pas les seuls que les internautes auraient souhaité voir discutés par les candidats. Ainsi, Arnaud Gossement, avocat et enseignant à Paris I, s'est étonné que la problématique du climat n'ait pas été évoquée.

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a pour sa part regretté la tournure du débat, centré sur des problématiques de plus en plus de droite.

A ce propos, un internaute se présentant comme un «athée militant», a dénoncé le temps disproportionné consacré à la thématique religieuse.

La militante féministe Caroline de Haas a qualifié, de façon ironique, les mesures présentées par les candidats pour lutter contre le chômage.

«L'évasion fiscale, le logement, la jeunesse, la culture, les institutions»... Voilà des sujets qui auraient mérités d'être traités pour l'animateur du site Toute la Culture.

Plus de 8,5 millions personnes, soit le tiers des téléspectateurs de la soirée du 24 novembre, ont suivi le quatrième et dernier débat de la primaire de la droite et de centre sur France 2 et TF1, qui le diffusait en simultané avec France Inter, selon les chiffres de Médiamétrie.

Le deuxième tour de la primaire se tiendra le 27 novembre et François Fillon en reste le grand favori.

Lire aussi : «Elevons le débat !» : 215 parlementaires de droite dénoncent les attaques de Juppé contre Fillon