France

Policiers, pompiers et infirmiers rassemblés à Paris pour dénoncer leurs conditions (IMAGES)

Une manifestation rassemblant trois corps de fonctionnaires et de la fonction publique hospitalière est organisée dans la capitale française. Les protestataires veulent se faire entendre devant le ministère de l’Intérieur.

Le 24 novembre à Paris, à l'appel de la Fédération autonome Sapeurs-pompiers professionnels - Personnels administratifs et techniques, un millier de pompiers, rejoints par des policiers et des infirmiers, dénonçant l’insécurité, le manque d’effectifs, l’absence de reconnaissance ou encore les incivilités auxquels ils font face, se sont rassemblés place de la Nation.

Derrière une banderole «Stop à l'absence de reconnaissance du métier, au mépris du dialogue social, aux réformes dévastatrices», les manifestants, armés de pancartes et de nombreux fumigènes sont très motivés et n'hésitent pas à faire du bruit dans les rues de la capitale, comme l'a constaté le reporter de RT France. Leur marche a débuté vers 14h et a pour point d'arrivée les locaux des services de l'administration centrale du ministère de l'Intérieur, aux abords de la rue des Pyrénées dans le XXe arrondissement.

«On est totalement en sous-effectif, on n'assure pas d'engins incendie la nuit, il n'y a pas de recrutement depuis 2013 et ceux qui ont eu le concours ne trouvent même pas de place. Tout ça à cause des restrictions de budget du ministère  [...] maintenant les enfantillages, ça suffit ! Il faut paralyser. Le mot d'ordre c'est "cohésion", on y va et on charge !», a témoigné un sapeur pompier au correspondant de RT France et qui a tenu à garder son anonymat.

Interrogé sur le soutien qu'on apporté de nombreux policiers au mouvement, l'intervenant a rappelé que «[les policiers] ont les mêmes problèmes que nous. Quand on se fait agresser il n'ont pas assez d'effectif pour venir. Il y a encore un mois, un de nos véhicules s'est fait caillasser, il a fallu qu'on relâche les agresseurs parce que la police était en manque d'effectif. Il y en a vraiment marre ! Mais on sait que la police nous soutient et que les policiers nous comprennent», a-t-il tempêté. 

La fédération de pompiers a également critiqué dans un communiqué «l'intervention de plus en plus fréquente des sapeurs-pompiers professionnels sur des missions qui ne relèvent pas de leur ressort mais de celui des services de l'Etat», par exemple quand on les sollicite faute d'ambulance ou de médecin dans un secteur ou pour des cas d'ébriété sur la voie publique. 

Arrivés aux abords des locaux annexes du ministère de l'intérieur, le cortège de pompiers a été bloqué par un cordon de CRS. Après quelques très légères échauffourées, l'ambiance est revenue au calme et les manifestants ont entonné une Marseillaise.

Quelques pompiers ont ensuite réussi à s'introduire sur le périphérique parisien où ils ont bloqué la circulation durant quelques minutes en s'allongeant symboliquement sur les voies.

Des appels à manifester avaient circulé sur Twitter. 

Le système français se compose de sapeurs-pompiers professionnels (40 000 environ, fonctionnaires des collectivités territoriales) et de sapeurs-pompiers volontaires (plus de 193 000), sans compter deux unités militaires, qui ne sont pas concernées par le mouvement social : les sapeurs-pompiers de Paris (8 500 hommes et femmes) et les marins-pompiers de Marseille (2.500 personnes).

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