France

En cas de victoire de François Fillon, François Bayrou fait planer la menace de sa candidature

Ses sentences peuvent se révéler fatales, Nicolas Sarkozy, battu en 2012, s'en souvient encore. Très critique à l'égard de François Fillon, François Bayrou pourrait s'imposer à nouveau comme faiseur de roi dans le débat politique à droite.

Il revient et il n'est pas content du tour que prend la primaire de la droite et du centre, avec, contre toute attente, Alain Juppé en difficulté. François Bayrou juge le programme de François Fillon «dangereux» au point, a-t-il a prévenu que, si François Fillon l'emporte à la primaire de la droite et du centre, il se mettra au travail pour essayer de bâtir un autre projet, un projet social qui ne soit pas de gauche, alternatif au programme de François Fillon.

«Je vais poser à moi-même et à tous ceux qui m'entourent et tous ceux qui me parlent, la question de savoir si c'est [le projet de François Fillon] que nous voulons», a-t-il indiqué sur France Info ce 23 novembre.

Et, même s'il se défend d'être d'ores-et-déjà candidat, François Bayrou veut se mettre au travail sur un projet social qui ne soit pas de gauche, réfutant les informations contenues dans l'édition du Canard enchaîné daté du 23 novembre, lequel croit savoir que François Bayrou se déclarerait le 29 novembre 2016, .

Car l'idée de «casser la barraque» exprimée par François Fillon lors d'un meeting à Lyon le 22 novembre, ne lui plaît pas. François Bayrou préfèrerait simplement que l'on répare une maison à laquelle on tient. «On fait les réparations franches qui s'imposent mais on ne détruit pas des choses essentielles», a-t-il prévenu.

François Bayrou, une nouvelle fois le «troisième homme» ?

A force de faire référence au président du MoDem, notamment lors du deuxième débat télévisé de la primaire, les candidats à la primaire de la droite et du centre ont finalement placé d'eux-mêmes celui-ci au centre du jeu. A commencer par Nicolas Sarkozy, qui a cru bon de s'en prendre avec virulence à François Bayrou, auquel il ne pardonne pas d'avoir appelé à voter François Hollande en 2012, et d'avoir ainsi fait «perdre la droite».

Une stratégie destinée à renforcer son aile droite au risque de perdre de potentiels électeurs centristes sur sa gauche. Mais manifestement, cela n'a pas réussi à l'ancien président, éliminé au premier tour de la primaire de la droite et du centre, qui, on le notera ne comporte aucun candidat centriste.

Pour l'heure, au sein du jeu politique hexagonal, François Bayrou retrouve une position dans laquelle il excelle, celle de troisième homme et d'arbitre. Si le mouvement prend de l'ampleur, l'entrée du centriste dans la course pourrait encore rebattre les cartes d'une campagne présidentielle qui, manifestement, s'annonce riche en surprises. Dans l'intervalle, le champ de manœuvre pour la gauche se réduit à une peau de chagrin, alors que François Hollande n'a plus que trois semaines pour annoncer son éventuelle candidature. Le 15 décembre 2016 est en effet la date buttoir pour le dépôt des candidatures à la primaire socialiste, et il doit passer par là s'il veut briguer un nouveau mandat.

Lire aussi : Hollande finalement candidat à la présidentielle ? Le porte-parole du gouvernement pense que oui