«Tout le monde déteste le FN !», c'est au chant de ce slogan que quelques dizaines d'individus ont investi les locaux de Sciences Po Paris, s'asseyant devant l'amphithéâtre où devait s'exprimer l'eurodéputé Front national Florian Philippot au cours d'un «Grand Oral», événement politique régulièrement organisé par les organisations étudiantes avec des personnalités de tous bords.
Le numéro deux du FN devait notamment débattre du libre-échange avec le secrétaire d'Etat au commerce extérieur Matthias Fekl, connu pour ses déclarations en défaveur du marché transatlantique, avant de répondre aux questions de la salle pendant une trentaine de minutes.
La direction de l'école s'est rapidement pliée aux désidératas des manifestants, dont une partie n'étaient pourtant pas affiliés à l'école.
Cette décision a entraîné la colère des organisations à l'origine de l'évènement, ainsi que d'élèves de Sciences Po.
«Nous regrettons que 30 militants décident de prendre en otage un corps étudiant de 14 000 personnes [...] au nom d'un combat contre le racisme», a indiqué dans un communiqué l'association Grand Oral.
«Au nom de quelle vision de la démocratie une infime minorité d'étudiants bloquent le débat ? [...] Les groupuscules militants aboutissent au résultat inverse : non pas combattre les idées du Front National, mais les accréditer», conclu l'association.
L'un des organisateurs, membre de Sciences Po TV s'est lui dit «fatigué par ce blocage».
Pour l'organisation représentant le parti des Républicains à l'école, cette action ne fera que renforcer le Front National.
«Ce n'est que partie remise», a assuré Florian Philippot sur son compte Twitter. «Les fascistes seront défaits», a-t-il ajouté.
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