Le discours du candidat de droite en tête à la primaire à la présidentielle s'est axé autour de plusieurs points principaux. François Fillon s'est tout d'abord acharné sur le mandat désastreux de François Hollande et du gouvernement socialiste de manuel Valls, avant de donner sa propre vision de la politique intérieur et internationale, dans lesquelles, l'intégrité, indépendance, liberté et fermeté semblaient être les mots clefs.
«Casser la baraque pour la reconstruire autrement» : retour sur le mandat «désastreux» de Hollande
Pour François Fillon, il faut avant tout «mettre un point final à ce quinquennat d'échec. Et au passage en finir avec toutes ces idées fausses qui depuis 30 ans nous empêchent de moderniser notre pays».
«François Hollande nous laisse une France en dépôt de bilan économique et moral. Il n'aura été ni un grand président, ni un président normal. Il n'aura jamais compris ce qu'est être président de la république [...]. Il abîmé la fonction présidentielle. La présidence des faites divers et des messes basses ne sera pas la mienne», a martelé François Fillon devant un auditoire survolté.
La devise des socialistes a été "il vaut mieux l'ombre pour tout le monde plutôt que la lumière pour ceux qui veulent en sortir"
«C'est à coup de fausses promesses et d'illusions qu'on achèvera un jour la France», a-t-il ajouté à l'adresse du gouvernement socialiste, avant de faire part de sa volonté de «casser la baraque pour le reconstruire autrement».
«Les socialistes ont mené une politique d'égalitarisme mou dans laquelle la devise est "il vaut mieux l'ombre pour tout le monde plutôt que la lumière pour ceux qui veulent en sortir". D'un autre côté, l'extrême droite présente un projet économique qui est un copié collé de celui de l'extrême gauche. Contre cela, les Français veulent agir et non pas être pilotés comme des robots», a lancé François Fillon à la tribune, fustigeant ses adversaires politiques.
Pour l'ex-Premier ministre, depuis le début du mandat socialiste, «le système est fatigué, par les règles, les normes, les soupçons qui vampirisent notre société. Tout est encadré, tout est nivelé. Il vaut mieux une circulaire qu'une réelle initiative», a-t-il ajouté.
Une politique intérieure où liberté et fermeté iraient de pair
Le potentiel candidat de droite est également revenu sur la situation intérieure du pays pour faire partager sa vision qui se veut à la fois ferme et novatrice. Ainsi, selon lui : «Le chômage, les cités où la police ne peut plus rentrer, les campagnes oubliées, l'intégrisme qui submerge les musulmans de France et les votes extrémistes qui gangrènent notre société doivent être combattus à travers une liberté qui va de pair avec l'autorité.»
«La liberté sans l'autorité, c'est l'anarchie. La liberté sans l'autorité, c'est Notre-Dame-Des-Landes, c'est un président de la république incapable de dire que les lois sont les lois. C'est le père de famille qui gagne dix fois moins que le dealer qui trafique au pied de son immeuble, [...] ce sont nos policiers attaqués au cocktail molotov. Il faut mettre des mots sur les actes : un criminel n'est pas une victime, c'est un criminel, un délinquant n'est pas un mineur qui se cherche, c'est un délinquant, Daesh n'est pas une marque, c'est l'Etat islamique, un djihadiste n'est pas un déséquilibré c'est un terroriste».
Selon l'ex-Premier ministre, le rôle des maires et des polices municipales, qui sont au plus prêt des populations doivent être renforcé. La police municipale doit être armée et pouvoir procéder à des contrôles d'identité, accéder aux fichiers de police.
Par ailleurs, les places de prisons doivent être revues à la hausse. «Nous en réaliserons 16 000 pour faire de l'impunité zéro une réalité», a-t-il martelé.
La famille n'est pas un sujet d'expérimentation sociétale hasardeuse
François Fillon également rappelé son désir de remettre la famille au cœur de toutes les politiques publiques. Selon lui, la famille «est une valeur et non une variable d'ajustement budgétaire ou un sujet d'expérimentation sociétale hasardeuse».
«Je rétablirai l'universalité des allocations familiales. Nous réécrirons le droit à la filiation mis à mal par le mariage pour tous», a-t-il martelé.
En ce qui concerne la santé, «l'accès des soins pour tous est une exigence démocratique», a considéré François Fillon.
Je veux dé-bureaucratiser la santé et remettre la médecine libérale au cœur du système de santé, rémunérer à leur juste valeur les médecins et le personnel soignant, mettre fin aux déserts médicaux et multiplier les maisons de santé privées qui contribuent puissamment à l'offre de soins dans notre pays.
Pour ce qui est du système éducatif, l'ex-premier ministre a assuré vouloir «une école du respect, symbolisé notamment par le port de l'uniforme scolaire et où l'alternance et l'apprentissage devront constituer l'axe principal d'accès à, l'emploi».
Evoquant le sujet de l'identité nationale, François Fillon s'est à nouveau montré ferme en affirmant : «Notre nation n'est pas une addition de nationalités, de cultures, de ghettos, de clans, c'est une nation qui a une fierté, une culture, une langue, un drapeau.»
Ainsi, d'après lui, «l'immigration sans intégration ni assimilation doit être stoppée» car «dans la république française, les étrangers ont des devoirs avant de réclamer des droits».
Politique internationale et souveraineté nationale : la France doit exiger le respect
François Fillon a conclu son discours en déclarant : «l'Etat d'urgence est partout. Il est contre le totalitarisme islamique qui nous a déclaré la guerre, il est en Europe tétanisée par le Brexit, le manque de leadership et de vision, il est chez nous, au point de vue économique, social, financier, sécuritaire, existentiel aussi, parce que c'est notre destin qui se joue entre déclin ou sursaut. Il n'y pas d'autre choix que l’inflexibilité.»
Personne ne nous fera de cadeau, que ce soit président chinois ou le président américain. Pas de dérobades [...] avec notre montagne de dettes, nous glissons vers la faillite. Le temps du Dumping monétaire ne durera pas éternellement. Nous devons en finir avec la dépendance vis a vis du Qatar et des fonds de pension américains.
«La politique française ne se fait pas à la corbeille disait De Gaulle. Non mon général, mais si rien n'est fait elle va se faire au FMI, à Washington et à Pékin ! Notre seule marge de manœuvre réside dans notre capacité à travailler plus, à travailler tous, à dépenser moins et à nous servir de toutes les potentialités technologiques qu'ouvrent les ruptures scientifiques dont l'esprit français est capable», a déclaré François Fillon.
Je suis un patriote, je suis un souverainiste, je préfère supprimer l'ISF plutôt que de voir l'économie française sans capitaux passer sous contrôle étranger
Finalement pour François Fillon, l'élection de 2017 n'est «pas une alternance classique mais le point de départ d'un peuple qui par tous ses instincts de vie se met à l’offensive et à l'action».
«Le monde a besoin de la France. Un pays qui par son gout de la bravoure de la culture et du progrès a réussi a se placer parmi les 5 plus grandes puissances du monde. C'est mon combat. Je suis Gaulliste et je n'oublie rien de Philippe Séguin et la souveraineté nationale. Je suis un patriote, je suis un souverainiste, je préfère supprimer l'ISF plutôt que de voir l'économie française sans capitaux passer sous contrôle étranger», a conclu François Fillon dans un tonnerre d'applaudissements.