France

Attentat avorté contre une église en 2015 : un suspect présenté à la justice

Un homme de 29 ans, arrêté le 15 novembre dans l'enquête sur l'attentat avorté contre une église de Villejuif (Val-de-Marne) en 2015, sera présenté aux juges d'instruction antiterroristes pour une mise en examen, selon une source policière.

L'homme arrêté est soupçonné d'avoir joué un rôle dans la fourniture de matériel à l'auteur présumé de cet attentat avorté, Sid Ahmed Ghlam, qui avait été arrêté le 19 avril 2015. Quatre autres hommes sont déjà mis en examen, dont trois sont en détention provisoire, eux aussi soupçonnés de lui avoir fourni du matériel ou de l'armement.

Le suspect déféré devant la justice est mis en cause car son ADN a été identifié sur un gilet tactique découvert dans la chambre d'étudiant, à Paris, de Sid Ahmed Ghlam.

L'attentat avait échoué mais une professeure de fitness, Aurélie Châtelain, avait été retrouvée morte dans sa voiture, tuée par balle. Sid Ahmed Ghlam a été mis en examen pour assassinat et pour tentatives d'assassinats terroristes.

Les enquêteurs pensent qu'il a été missionné pour commettre cet attentat lors de deux voyages en Turquie, en octobre 2014 et en février 2015, par des hommes dénommés Abou Moutana, Abou Omar et Amirouche, membres de l'Etat islamique, selon des sources proches de l'enquête.

Abou Omar est le nom de combattant d'Abdelhamid Abaaoud, l'un des coordinateurs des attentats du 13 novembre 2015 à Saint-Denis et Paris (130 morts).

Derrière Abou Moutana, les enquêteurs pensent que se cache Abdelnasser Benyoucef, un Algérien de 43 ans passé par les camps d'entraînement d'Al-Qaïda en Afghanistan et proche du Groupe islamiste des combattants marocains (GICM). Ce groupe salafiste lié à Al-Qaïda est soupçonné d'avoir commandité les attentats de Casablanca au Maroc (45 morts le 16 mai 2003) et d'être impliqué dans ceux de Madrid (191 morts le 11 mars 2004).

Alors en fuite en Algérie, il avait été condamné en France en 2010 à douze ans de réclusion criminelle pour le vol dans des agences bancaires d'un million d'euros, destinés au financement du terrorisme.

Enfin, Amirouche pourrait être un autre Algérien de 44 ans, Samir Nouad, proche d'Abdelnasser Benyoucef, également connu des services de renseignement.

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