France

Affaire Traoré : violences en marge d'une réunion municipale (VIDEOS)

Des heurts ont éclaté au moment où la maire de Beaumont-sur-Oise s’apprêtait à faire voter en conseil municipal la prise en charge des frais de justice pour porter plainte pour diffamation contre la sœur d’Adama Traoré.

Nouvelle nuit de violences, jeudi 17 novembre au soir, en marge du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) et dans le quartier Boyenval d'où était originaire Adama Traoré, rapporte l'AFP. Deux personnes ont été interpellées.

A l'ordre du jour du conseil municipal figurait le vote de la prise en charge des frais de justice du maire, qui a déposé plainte car elle fait l'objet depuis plusieurs semaines de menaces de mort, d'intimidation et d'insultes, a dit à l'AFP le directeur de cabinet de la préfecture, Jean-Simon Mérandat.

Vers 21h15, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées près de la mairie. En parallèle, une quarantaine d'autres se réunissaient dans le quartier de Boyenval, où vit la famille du jeune homme de 24 ans mort en juillet dernier lors de son interpellation par les gendarmes. 

Les heurts ont éclaté sur ces deux sites. Devant la mairie, une policière municipale qui tentait d'empêcher les manifestants de pénétrer dans la salle du conseil municipal a reçu plusieurs coups au visage. Il lui a été prescrit huit jours d'ITT (incapacité totale de travail), selon la préfecture.

Dans le quartier de Boyenval, les militaires de la gendarmerie ont essuyé des tirs de mortiers et d'engins incendiaires, avant un retour au calme vers 00h30, selon cette même source.

Dans la soirée, d'autres incidents se sont produits dans la ville voisine de Persan où des poubelles et un véhicule ont été incendiés, a ajouté la source proche de l'enquête. 

Contactés par l'AFP, le maire de Beaumont-sur-Oise et l'entourage d'Adama Traoré n'étaient pas joignables dans l'immédiat.

Qualifiée de bavure policière par son entourage, la mort d'Adama Traoré, le 19 juillet, avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise, d'où il était originaire, et dans les communes alentours.

Malgré deux autopsies, la cause du décès du jeune homme n'a pu être établie avec certitude. Elles ont toutefois mis en évidence notamment un syndrome asphyxique.

Lors de son arrestation, le jeune homme avait été maintenu au sol sous le poids des corps de trois gendarmes, selon une source proche de l'enquête, citant les déclarations de l'un des militaires.

L'information judiciaire ouverte après la mort du jeune homme a été dépaysée à Paris, à la demande de l'avocat de la famille, très critique à l'égard de la conduite de l'enquête et de la communication du procureur de Pontoise.