France

La justice valide l'exclusion de Jean-Marie Le Pen du FN... et son statut de président d'honneur

La justice a confirmé la décision du bureau exécutif du FN d'exclure le cofondateur du parti, Jean-Marie Le Pen, après que celui-ci avait contesté cette mesure devant le tribunal. Il pourra néanmoins préserver son statut de président d’honneur.

L'ultime tentative de Jean-Marie Le Pen de rester membre de la formation politique qu'il a cofondée a échoué : jeudi 17 novembre, le tribunal de grande instance de Nanterre a en effet validé le vote du bureau exécutif du Front national (FN) d'exclure du parti l'eurodéputé de 88 ans, a rapporté l'agence AFP.

Néanmoins, le tribunal a jugé que l'ex-dirigeant du FN demeurait investi de sa qualité de président d'honneur du parti et, qu'en conséquence il devrait être convoqué en qualité de membre de droit de toutes les instances dirigeantes de celui-ci. Il aura même le droit, de par ce statut particulier, de «participer» à ces instances, «sous astreinte de 2 000 euros par infraction constatée», ont précisé les juges. Un jugement qui ne risque guère de plaire aux dirigeants du Front national mais qu'ils seront contraints de respecter, la décision de justice s'appliquant immédiatement, même si le parti décidait de faire appel.

Depuis plus d'un an, le parti avait interdit à Jean-Marie Le Pen d'exercer sa fonction de président d'honneur. Pour cela, et pour avoir publié les résultats d'une consultation des adhérents portant sur la suppression de la présidence d'honneur, le Front national a été condamné à verser 15 000 euros de dommages et intérêts à son cofondateur.

Une exclusion s'inscrivant dans la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen

Le «Menhir» avait été suspendu du parti en mai 2015 par son bureau exécutif, puis exclu en août de la même année, à la suite, notamment, d'une interview publiée dans l'hebdomadaire Rivarol, dans laquelle Jean-Marie Le Pen avait déclaré : «Je n’ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître. L’on a été très sévère avec lui à la Libération» – des propos incompatibles avec la stratégie de «dédiabolisation» menée par sa fille, la présidente du parti Marine Le Pen.

Cette dernière a d'ailleurs vivement réagi dénonçant le maintien «aberrant» de son père à la présidence d'honneur du parti.

En octobre dernier, le député européen avait saisi le tribunal de grande instance Nanterre pour contester cette exclusion.

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