«L’Escale» avant l’Elysée ? C’est en tout cas le nom choisi par Marine Le Pen et son équipe pour son nouveau QG de campagne. Situé au 262 rue du Faubourg Saint-Honoré, à proximité du palais présidentiel, il a été inauguré le 16 novembre en présence des cadres du parti et de la presse.
Rose bleue et photoshop
La présidente du Front national a profité de l’occasion pour présenter son slogan et son logo de campagne. Elle a ainsi opté pour «Au nom du peuple» pour le premier. «Une ligne de conduite, une profession de foi» selon les termes de Marine Le Pen. Mais c’est bien le logo qui risque de faire jaser. La candidate à l’élection présidentielle a fait le choix d’une rose bleue sans épines. Pas de flamme tricolore, pas de mention «Front national» et un simple «Marine présidente» en guise de texte comme si cette absence de patronyme marquait à nouveau l’éloignement avec Jean-Marie Le Pen et une rupture avec le passé.
Pour la présidente du parti, le choix de cette rose est un symbole de féminité. Elle rappelle qu’elle sera l’une des seules femmes à concourir pour l’élection suprême. Fan de jardinage, elle souligne que «dans le langage des fleurs, la rose bleue signifie rendre possible l’impossible». Comme pour assurer à ses supporters que la victoire est accessible.
Peu vastes, les locaux ont été décorés avec des photos détournées de personnages mythiques. On peut ainsi voir Clint Eastwood, fervent soutien de Donald Trump, porter la rose bleue. Sur d’autres murs, ce sont Brigitte Bardot ou encore Les Tontons Flingueurs que l’on peut apercevoir.
Polémique autour de l’absence de Marion Maréchal Le Pen
Seule ombre au tableau de cette matinée d’inauguration : les rumeurs autour des raisons de l’absence de Marion Maréchal Le Pen. En visite en Russie, la benjamine de l’Assemblée nationale était à l’origine de bien des discussions dans les couloirs de «l’Escale» mais en façade, les cadres du parti affichent l’union sacrée.
«Le fait qu’elle ne soit pas là ne signifie pas qu’elle ne veut pas être là. Et il ne faut pas non plus que la vision shakespearienne des journalistes s’abatte sur nous tout de suite», a déclaré le député du Gard Gilbert Collard. Selon lui, «il y a une volonté d’opposer Marine à Marion, chez les journalistes». «Non, elle ne partage pas la ligne Philippot, mais c’est son droit», confesse-t-il toutefois.
La presse fait régulièrement état de tensions entre Marion Maréchal Le Pen et d’autres membres du Front national, sa tante et Florian Philippot en tête.
Le 16 novembre, certains médias affirmaient même que la jeune députée du Vaucluse ne faisait pas partie du conseil stratégique de campagne de Marine Le Pen.
Si elle est bien présente dans l’organigramme, les fonctions des membres ne sont pas établies avec certitude.
A l'opposé sur l'échiquier du parti, le vice-président Florian Philippot figurera lui-aussi dans ce conseil stratégique, qui conforte également le sénateur-maire de Fréjus David Rachline au poste de directeur de campagne.
Le reste de l'équipe est composé de poids lourds du parti comme le vice-président Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen, le secrétaire général Nicolas Bay, le maire de Hénin-Beaumont Steeve Briois, Bruno Gollnisch ou encore Wallerand de Saint Just.
On y trouve également Mikael Sala, président du collectif Croissance Bleu Marine, qui devrait plancher sur le programme économique de la candidate. Ou encore Bertrand Dutheil de La Rochère, trésorier du Rassemblement bleu marine et conseiller régional d'Ile-de-France qui pourrait travailler sur la question de l'islam.
Quelques surprises se sont glissées au sein de la garde rapprochée de Marine Le Pen pour cette campagne. Damien Philippot, frère de Florian, apparaît également sur l’organigramme. Selon Le Parisien, il vient de quitter les fonctions qu’il occupait à l’Institut français d’opinion publique (IFOP). Plus surprenant : le retour de Philippe Olivier, beau-frère de Marine Le Pen.
D’après Le Monde, ce dernier sera chargé des «idées-images» de la candidate. En 1998, il avait quitté le Front national avec son épouse Marie-Caroline Le Pen pour rejoindre Bruno Mégret et fonder le MNR. Un événement vécu comme une terrible trahison par Jean-Marie Le Pen. Un retour favorisé sans doute, par l'éviction du patriarche.