Jugeant que le projet de loi de finances pour 2017 est «insincère», les sénateurs de la droite et du centre ont annoncé le 16 novembre qu'ils boycotteraient l’examen du budget. «Nous allons marquer solennellement notre refus de nous livrer à cet exercice qui nous semble être une mascarade», a déclaré Vincent Capo-Canellas, vice-président du groupe UDI-UC du Sénat.
Les sénateurs devraient donc déposer une motion préalable à l’ouverture du débat, le 24 novembre prochain, qui, si elle n'empêchera pas la discussion du texte, ni les prises de parole des présidents de groupe et du rapporteur général du budget, Albéric de Montgolfier, renverra immédiatement le texte sans modification à l’Assemblée nationale.
Ce procédé, inutilisé depuis 1993, ne facilitera pas la tâche du gouvernement, qui comptait sur la chambre haute pour épurer le texte des éventuels ajouts de l'aile gauche de l'Assemblée nationale, comme le durcissement de la taxation des transactions financières. Dans un moment extrêmement délicat pour lui, l'exécutif devra donc assumer pleinement l'opposition frontale (et donc délicate) à son propre camp dans l'hémicycle.