Economie

François Hollande retient son souffle avant la publication du taux de chômage en France par l'Insee

L'Insee doit dévoiler le 17 novembre le taux de chômage au 3e trimestre de l'année 2016. Ce chiffre est d'autant plus attendu que François Hollande a conditionné sa candidature en 2017 à l'inversion effective de la courbe du chômage.

Selon l'Institut national de la statistique (Insee), le taux de chômage est redescendu à 9,6% à mi-2016 (9,9% avec l'outre-mer), soit son niveau le plus bas depuis fin 2012. Il avait atteint un pic au 3e trimestre 2015, à 10,2% de la population active en métropole (10,5% en incluant les départements et territoires d'outre-mer).

Les créations nettes d'emplois ont atteint au 3e trimestre un niveau jamais vu depuis la crise de 2008. Les effectifs du secteur privé ont augmenté de 52 200 postes entre juillet et septembre, soit bien plus qu'attendu par l'Insee. Sur la même période, l'autre thermomètre du chômage, le nombre d'inscrits en catégorie A (sans activité) à Pôle emploi, a baissé de 35 200 personnes.

Ces bons chiffres coïncident avec une reprise de la croissance (+0,2%), après le coup d'arrêt du 2e trimestre, et une nouvelle accélération des embauches (+2,9%), qui flirtent désormais avec leur record de 2011.

Si la baisse continue, le chômage pourrait même, avant la fin du quinquennat, revenir à son niveau de 2012, au début du mandat de François Hollande, soit 9,3% en métropole et 9,7% pour l'ensemble du pays. Toutefois, dans l'immédiat, les dernières prévisions de l'Insee tablent plutôt sur une stagnation du taux de chômage.

Les prochains chiffres de Pôle emploi, arrêtés à fin octobre, seront publiés le 24 novembre

La récente embellie n'efface pas la dégradation du marché du travail depuis 2012. Contrairement au taux de chômage de l'Insee, l'indicateur de Pôle emploi reste en très forte hausse par rapport à mai 2012. A ce jour, l'opérateur recense 3,49 millions de chômeurs en métropole, soit 567 700 de plus qu'au début du quinquennat de François Hollande.

Par ailleurs, certains, dans l'opposition et parmi les syndicats, accusent le gouvernement de tenter de faire baisser artificiellement les chiffres du chômage, notamment avec le plan de 500 000 formations supplémentaires pour les demandeurs d'emplois.

Cela alimente l'incrédulité des Français vis-à-vis du nombre réel de chômeurs. Selon deux récents sondages, huit Français sur dix ne croient pas à l'inversion de la courbe du chômage.

Cette défiance ne fait pas les affaires du président François Hollande, qui a souvent affirmé qu'il ne briguerait pas de second mandat en 2017 sans baisse «crédible» du chômage. Le chef de l'Etat doit annoncer sa décision au plus tard le 15 décembre.

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