Partageant avec le nouveau président élu des Etats-Unis la volonté de mettre en place une politique de protectionnisme économique et de limitation de l’immigration, la présidente du Front national (FN) Marine Le Pen s’est réjouie de la victoire du candidat républicain. «Ce qui s'est passé cette nuit n'est pas la fin du monde, mais la fin d'un monde. Les Américains se sont donnés le président qu'ils ont choisi et non celui qu'un système installé voulait leur faire valider», a-t-elle déclaré en conférence de presse le 9 novembre avant d’ajouter qu’elle considérait l'issue du vote comme la «victoire de la liberté d'un peuple souverain».
«Les Américains ont su s'affranchir d'une campagne où le dénigrement et la peur, l'infantilisation et la condescendance furent autant de tentatives infructueuses de conditionnement de l'opinion», a poursuivi celle qui avait précisé en juillet dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles qu’elle voterait «tout sauf Hillary Clinton» si elle était Américaine.
Aussi, du côté de l’équipe de campagne de la candidate frontiste, dont pratiquement aucun sondage ne prédit la victoire lors de la présidentielle de 2017, on se montre confiant quant à l’avenir. «Après le Brexit, les Etats-Unis montrent que la volonté du peuple peut l'emporter face à l'ensemble d'un système coalisé. De bon augure !», a ainsi tweeté le directeur de campagne de Marine Le Pen, David Rachline.
Sarkozy sur la vague Trump
S’il avait pour sa part affirmé qu’il souhaitait «la victoire d'Hillary Clinton» fin septembre sur la radio Europe 1, le candidat Les Républicains (LR) à la primaire de la droite et du centre Nicolas Sarkozy, a accueilli plutôt favorablement l’élection de Donald Trump.
«Au lieu d'insulter les peuples, de les traiter de ce mot épouvantable "populistes", on doit essayer de comprendre, parce que ce qui se passe chez les autres pourrait se passer chez nous. Quelle est la gangrène de la démocratie ? C'est la pensée unique, la confiscation du débat démocratique par une toute petite élite qui vous explique que votre vie n'est pas votre vie, que vous avez tort et qu'elle a raison», a-t-il martelé après l’annonce des résultats du scrutin américain.
En savoir plus : De Juppé à Sarkozy, Les Républicains fracturés par le triomphe de Trump
Donné perdant par les sondeurs au profit du favori, Alain Juppé, lors de la primaire, que beaucoup de commentateurs disent gagnée d’avance, le cas de Nicolas Sarkozy n’est pas sans rappeler le phénomène Donald Trump, à propos duquel l’ex-chef de l’Etat français a d’ailleurs déclaré que «les mêmes causes» risquaient de «produire les mêmes effets» en France.
«C’est curieux, ils ne comprennent jamais. C’étaient les mêmes qui nous expliquaient la veille au soir que le Brexit ne passerait pas et qui, le matin, avaient la gueule de bois parce que le Brexit était passé», a commenté l’ancien président français, comptant lui aussi sur une erreur des observateurs pour la primaire, dont le premier tour se déroulera le 20 novembre.