France

Infirmières en colères : les hôpitaux seraient des «marmites prêtes à exploser»

Les infirmières se mobilisent à l'appel des syndicats et des organisations du personnel hospitalier pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. Selon ces organismes, les réformes hospitalières engagées ont aggravé la situation.

«On n'est pas des machines, on est des êtres humains» : les infirmiers, mais aussi les aides-soignants et autres personnels hospitaliers, manifestent leur mécontentement dans la rue, ce mardi 8 novembre, contre la dégradation de leurs conditions de travail et la rigueur budgétaire affectant la santé.

Plus d'un millier d'infirmiers et aide-soignants sont rassemblés devant la gare Montparnasse à Paris pour dénoncer leurs conditions de travail dans le cadre d'un mouvement de mobilisation national inédit depuis 28 ans, selon une journaliste de l'AFP.

Les fédérations syndicales de la fonction publique hospitalière FO, CGT, SUD, CFTC, et une vingtaine d'organisations infirmières salariées, libérales ou étudiantes, ont choisi la même date pour organiser une grève nationale et des rassemblements partout en France.

L'intersyndicale FO-CGT-SUD continue de réclamer l'«abandon» du plan d'économies de «3,5 milliards d'euros» sur trois ans d'ici à 2017, «l'arrêt des fermetures de lits» ou encore l'«abrogation de la loi santé» et de ses groupements hospitaliers de territoire (GHT), qui font craindre des restructurations. 

Les 17 organisations mobilisées souhaitent mettre en avant leur profession, exercée par plus de 600 000 personnes en France et qui serait «méprisée» par les pouvoirs public selon ces organisations. 

Une profession «épuisée» et «mécontente»

D'après les syndicalistes, les suicides d'au moins cinq infirmiers cet été ont illustré la souffrance grandissante au sein de la profession. Les syndicats se plaignent de «harcèlement, épuisement, management agressif» à l'hôpital.

La Coordination nationale infirmière a de son côté comparé les hôpitaux à des «marmites prêtes à exploser» et évoqué des cas de burn-out et des suicides, conséquences de la dégradation des conditions de travail. 

Selon les syndicats, les réformes de ces quinze dernières années, comme l'instauration d'une tarification pour financer les hôpitaux «à l'acte», ont déstabilisé le personnel, qui reste la principale variable d'ajustement en période de rigueur budgétaire.  

Au nom de la CGT, la syndicaliste Mireille Stivala a mis en garde le gouvernement : «Il y a une montée en puissance du mécontentement qui traverse tous les types d'établissements et toutes les catégories de professionnels.»

Selon les syndicats, une délégation devrait être reçue par le ministère de la Santé après cette manifestation parisienne.