France

Pédophilie : les évêques de France demandent «pardon pour leur silence parfois coupable»

Une journée de messe est organisée par l'Eglise de France afin de demander «pardon» pour les cas d'abus sexuels commis par des prêtres. La réputation de l'Eglise est fortement entachée depuis plusieurs mois par les révélations de cas de pédophilie.

Les 115 évêques de France, réunis à Lourdes pour leur grande assemblée annuelle d’automne depuis le 4 novembre, ont décidé d'organiser le 7 une journée de messes, de vêpres et de jeûne pour les victimes de pédophilie.

Cette initiative inédite est une réponse de l'Eglise à la multiplication des affaires de pédophilie ou d'abus sexuels impliquant des prêtres. L'affaire du père Bernard Preynat, prêtre lyonnais soupçonné d'avoir abusé de près de 70 jeunes scouts, aurait discrédité l'image du cardinal Philippe Barbarin. Et ce, même si l'enquête pour non-dénonciation visant le primat des Gaules a été classée sans suite.  

Monseigneur Luc Crépy, l'évêque du Puy-en-Velay (Haute-Loire) et responsable de la cellule permanente de lutte contre la pédophilie, s'est exprimé sur France Info : «L'Eglise doit dire qu'elle demande pardon.»

«Tous ceux qui portent atteinte aux enfants, Jésus nous dit, ceux-là, ils devraient avoir une meule de pierre accrochée au cou et jetés dans la mer», a expliqué Luc Crépy. «Cette messe, c'est dire que ce n'est pas qu'une question de justice. Il y a une question spirituelle. Nous sommes à l'écoute de ceux qui ont beaucoup souffert, dans le respect», a souligné l'évêque qui a précisé que l'Eglise de France voulait «vraiment s'engager».

De son côté, le porte-parole de la Conférence des Evêques de France, Monseigneur Olivier Ribadeau Dumas a déclaré sur la chaîne de télévision KTO : «Au cours de la messe, ils [les évêques] demanderont pardon, pardon pour leurs propres péchés, pardon pour leur silence – parfois coupable et souvent coupable –, pour ne pas avoir permis que la vérité éclate toujours.»

La Conférence des évêques de France a annoncé en avril 2016 une série de mesures, dont une boîte mail dédiée au recueil de la parole des victimes de pédophilie ou d'abus sexuel par des prêtres. Une centaine de courriels ont été reçus en six mois pour des abus sexuels souvent antérieurs à 1970.

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