«Un contrôle de la situation administrative des migrants» a débuté dans la matinée du 31 octobre dans le quartier de Jaurès/Stalingrad (XIXe arrondissement), a déclaré une source policière à l'AFP.
L'objectif des autorités lors de ces opérations de contrôle est de vérifier la situation administrative, c'est-à-dire l'autorisation de séjour, des occupants et l'état sanitaire du campement. Dénoncées par les collectifs de bénévoles, elles sont régulièrement pratiquées sur ces sites précaires installés en pleine rue et sont distinctes des évacuations avec «mise à l'abri» menées par les services de l'Etat et la ville de Paris.
Les quelque 2 000 migrants installés dans des tentes de camping place Stalingrad ont ainsi été temporairement déplacés, sous la supervision de CRS, ce qui laissait croire à une évacuation définitive des lieux.
En réalité, il ne s'agit que d'un déplacement des réfugiés, en attendant que la date et le lieu où ils pourront être relocalisés soient décidés.
Le maire de Paris, Anne Hidalgo, a écrit aux ministres de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et du Logement, Emmanuelle Cosse, pour leur rappeler «l'absolue nécessité» de démanteler le camp de migrants de Stalingrad, évoquant une «situation humanitaire et sanitaire dramatique».
Des hommes vêtus d'imposantes tenues de nettoyage ont été photographiés sur les lieux alors que les réfugiés commençaient à évacuer.
Exaspérés par l'encadrement policier, les migrants ont vivement réagi, n'hésitant pas à interpeller les forces de l'ordre et à tenter de les intimider.
Une tentative de manifestation sauvage a immédiatement été encadrée par la police, venue s'assurer que les militants pro-migrants ne viendraient pas troubler l'opération.
La tension est également montée d'un cran dans la matinée, après l'attaque par des migrants, d'une camionnette de nettoyage de la ville de Paris.
Le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur l'ont annoncé à plusieurs reprises : le gouvernement ne tolérera pas et évacuera systématiquement les campements sauvages.
«L'Allemagne a accueilli un million de réfugiés, nous nous devons évacuer Calais, traiter la question de Paris la semaine prochaine, avec 2 000 personnes qui doivent être mises à l'abri et qui ont droit, là aussi, à la protection», avait martelé Manuel Valls, déterminé à en finir avec les campements improvisés, lors d'un déplacement au Ghana le 29 octobre.
Dans le nord de Paris, les campements de migrants ont déjà été vidés une trentaine de fois. Mais plus de 2 000 réfugiés se sont réinstallés dans des tentes, notamment aux abords de la place Stalingrad.
Comme annoncé par François Hollande, 450 centres d'accueil et d'orientation (CAO), qui pourront contenir jusqu'à 9 000 places, accueilleront migrants et demandeurs d'asile.
En attendant que les CAO soient opérationnels et afin d'éviter que de nouveaux campements sauvages se réinstallent, la mairie de Paris doit ouvrir mi-octobre un centre d'accueil humanitaire, pour prendre en charge les migrants pendant quelques jours avant de les répartir dans des structures d'hébergement plus pérennes en régions.