France

3 000 migrants au cœur de Paris suite au démantèlement de la «Jungle» de Calais

Un correspondant de RT s'est rendu sur les campements installés en plein milieu de la rue, dans les quartiers de l'Est parisien. Depuis le démantèlement de la «Jungle» de Calais, un millier de migrants aurait afflué sur la capitale.

Avenue de Flandres, dans le XIXe arrondissement de Paris. Les tentes et les matelas de fortune occupent le terre-plein central, entre les flots de voitures.

Notre correspondant s'est rendu sur place, à la rencontre de ces hommes qui, dans des conditions extrêmement précaires, s'entassent depuis plusieurs mois, quittent l'endroit au gré des évacuations successives, avant d'y revenir à nouveau quelques jours plus tard.

Certains veulent obtenir la nationalité française, d'autres espèrent se faire reconnaître comme réfugiés, d'autres encore sont des SDF de longue date qui disent «profiter de l'occasion» pour se fondre parmi les migrants et obtenir un peu d'aide des associations.

Ces dernières estiment que le nombre de migrants devrait atteindre les 3 000 suite au démantèlement de la «Jungle» de Calais, qui vient officiellement de se terminer mardi 25 octobre dernier. Et la situation ne risque pas de s'améliorer.

«Le camp de Paris avenue de Flandres, et Jaurès, et Stalingrad, ces trois camps ont implosé, c'est à dire qu'il y au moins un tiers de personnes en plus. On est passé de 2 000 personnes à 3 000 personnes en deux jours avec la fermeture [du camp] de Calais. Les pouvoirs publics parisiens ne sont absolument pas présents sur ce campement, ce qui signifie que l'on va au devant d'énormes difficultés», a déploré jeudi 27 octobre Héloïse Mary, membre du bureau d'accueil et d'accompagnement des migrants. 

Le démantèlement et la fermeture du camp de Calais devait normalement s'accompagner du transfert des milliers de migrants qui y habitaient vers des centres d'accueil et d'orientation (CAO) dispersés à travers toute la France.

Depuis un an, le campement du métro Stalingrad à Paris a été évacué une trentaine de fois. La prochaine a d'ores et déjà été annoncée par Bernard Cazeneuve : elle aura lieu «dans les prochains jours», a indiqué le ministre de l'Intérieur le 28 octobre, tout en niant que des migrants soient arrivés de Calais à Paris.

Malgré les évacuations par la police, la situation demeure inchangée. Quelques semaines à peine après les démantèlement, les campements se reforment au même endroit. Certains migrants avaient également manifesté l'été dernier pour réclamer des droits.