France

Face au refus de prêt des banques françaises, le FN pourrait se tourner vers les Emirats arabes unis

A l'approche des élections présidentielles de 2017, les banques françaises rechignent à financer la campagne de Marine Le Pen. Le Front national, son parti, n'exclut pas d'emprunter les sommes nécessaires à des banques émiraties.

Alors qu'il était interrogé le 24 octobre sur LCI, Florian Philippot, vice-président du Front national (FN), a admis que son parti manquait de fonds pour financer la campagne de l'élection présidentielle de l'année prochaine. En dépit de ses résultats électoraux en hausse continue, «les banques françaises ne prêtent pas» au FN, a-t-il également déploré avant de conclure, assez confiant : «Je pense que l'on va régler le problème.»

Les difficultés de financement qui touchent le FN l'avaient déjà conduit à se tourner vers des banques russes en 2014, les seules à avoir accepté de lui prêter de l'argent. Désormais, ce serait avec les Emirats arabes unis (EAU) que le parti aurait entamé un dialogue dans le but d'obtenir un prêt, rapporte le site Mediapart

Cette piste de financement n'est pas nouvelle, puisque le député européen frontiste Jean-Luc Schaffhauser affirme avoir conduit des négociations entre son parti et une banque d'Abu Dhabi en 2014 déjà, afin d'obtenir un prêt à 2,8%. «Mais cela ne s'était pas fait le jour de la signature», ajoute l'intéressé.

Le rapprochement entre le Front national et les Emirats arabes unis s'explique notamment par la confiance que ces derniers inspirent aux dirigeants du parti. Dans un discours en Egypte en 2015, Marine Le Pen avait en effet souligné les différences essentielles entre le Qatar, qu'elle accuse de financer le terrorisme, et les Emirats, alliés de l'Egypte et adversaires implacables des Frères musulmans.

Un éventuel financement auprès d'Abu Dhabi ne serait toutefois dicté que par la nécessité et non un choix idéologique. «S'il faut aller emprunter à l'étranger, nous irons emprunter à l'étranger, il n'y a aucune exclusive à ça. Que ce soit en Russie, en Argentine ou aux Etats-Unis. Et pourquoi pas au Moyen-Orient», avait déclaré Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN, lors des universités d'été de son parti.