France

Le secrétaire général de la Garde nationale, créée par François Hollande, officiellement nommé

Le ministère de la Défense vient d'annoncer qu'à la suite du conseil des ministres de ce mercredi 20 octobre, le général Gaëtan Poncelin de Raucourt prendrait la tête du nouveau dispositif dont la création avait été décidée après l'attentat de Nice.

Le général Gaëtan Poncelin de Raucourt sera le premier secrétaire général de la Garde nationale. Cette nouvelle institution, qui concrétise le plan de réorganisation des réserves opérationnelles voulu par François Hollande après l'attentat de Nice, se fixe pour ambitieux objectif le recrutement de 85 000 réservistes d'ici à l'année 2018. 

La Garde nationale, dont les décrets de création viennent d'être signés en conseil des ministres, n'est pas un corps à proprement parler : il s'agit davantage d'une mise en commun des différentes réserves de volontaires déjà opérationnelles. Son but, comme l'avait annoncé le président de la République, sera d'accompagner l'encadrement des nouveaux engagés volontaires.

Pour ce faire, un budget conséquent de 311 millions d'euros a d'ores et déjà été annoncé. Cela représente un investissement de taille, supérieur de plus de 100 millions à celui initialement dédié au recrutement dans le budget prévisionnel de 2017. 

Un dispositif incitatif qui répond à une nécessité et à un «désir d'engagement»

Le 20 juillet dernier, François Hollande avait annoncé qu'il entendait, grâce à la création de cette Garde nationale, «renforcer et soulager les forces de sécurité [du] pays», alors que celles-ci étaient mises à rude épreuve après l'attentat meurtrier de la Promenade des Anglais, le 14 janvier 2016.

Reprenant une proposition du Parti socialiste présentée au début de l'été 2016, et qui entendait «retisser les liens entre les jeunes et la Nation» selon Laurent Azoulai, rapporteur du programme au PS, la Garde nationale répond, selon François Hollande, à un «désir d'engagement» des Français.

Cependant, des mesures incitatives ont tout de même été prévues, afin d'atteindre le seuil de 85 000 réservistes, répartis entre l'armée de l'air, de terre, la marine nationale et la gendarmerie. De 17 à 40 ans, les Français pourront rejoindre la Garde nationale, et recevront en échange des aides financières pour passer leur permis de conduire (jusqu'à 1 000 euros par personne).

Autre avantage prévu : les étudiants de moins de 25 ans auront droit à une allocation de 100 euros mensuels s'ils s'engagent pour une durée de cinq ans, avec une obligation de 37 jours de service au moins chaque année. Une prime de 250 euros est également annoncée pour les volontaires qui choisiront de renouveler leur premier contrat sur trois ou cinq ans, une fois les premières cinq années écoulées.

Entre enthousiasme, interrogation et hostilité, les réactions sont partagées

Annoncée depuis plusieurs semaines, la création de la Garde nationale fait à nouveau parler d'elle à l'occasion de l'annonce de la nomination du général Gaëtan Poncelin de Raucourt à sa tête. Le FN, par l'intermédiaire de Wallerand de Saint Just, avait déjà réagi à cette annonce, rappelant qu'il s'agissait d'une «idée de longue date du Front National».

Certains Français témoignent de leur enthousiasme sur Twitter, estimant qu'il s'agit d'une mesure efficace pour «épauler les forces armées qui nous protègent contre les terroristes».

Dans le contexte récent de violences dans les banlieues françaises, d'autres jugent qu'une mobilisation bien coordonnée des forces de réserve pourrait être utile afin de «pacifier» certaines zones.

Cependant, certains, notamment au Front National, semblent dubitatifs quant à l'efficacité de la Garde nationale et s'interrogent sur les modalités de son action, qui n'ont effectivement pas été précisées.

Les militants de la gauche radicale, eux, manifestent une forte défiance à l'égard de cette mesure.