«Le principe même du démantèlement du site de la Lande de Calais ne méconnaît pas le principe de prohibition des traitements inhumains et dégradants. Il vise, au contraire, notamment, à faire cesser de tels traitements», a estimé, mardi 18 octobre, le tribunal administratif de Lille, dans une ordonnance citée par l'agence AFP.
Jeudi 13 octobre, celui-ci avait été saisi en référé-liberté par 11 associations critiquant le projet gouvernemental de destruction du fameux camp de migrants de la «Jungle». L'avocate de ces associations – parmi lesquelles Emmaüs, le Secours catholique et l’Auberge des migrants – avait alors déclaré que celles-ci considéraient qu'«en l’état, cette mesure d’évacuation [le démantèlement du camp] constitue une atteinte aux droits fondamentaux des exilés ». L’action en justice visait la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, en tant que représentante de l’Etat dans le département.
Le démantèlement est «maintenant une question de jours»
Le démantèlement de la «Jungle» de Calais – un camp de migrants à proximité de la ville portuaire du nord de la France – est «maintenant une question de jours», a annoncé mardi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, tout en promettant une mise à l'abri «dans des conditions dignes» des migrants y vivant actuellement.
«Nous arrivons au moment où nous allons engager cette opération», a ajouté selon l'agence AFP le membre du gouvernement devant l'Assemblée nationale, invoquant l'approche de l'hiver.
Si le Défenseur des droits, Jacques Toubon, avait évoqué la date du 17 octobre, celle-ci a été compromise par l'épineux dossier des migrants mineurs isolés : plus de 1 000 enfants non accompagnés pourraient se retrouver sans abri à l'issu de la destruction du camp, les logements de substitution prévus par les autorités françaises n'étant pas assez nombreux pour loger l'ensemble des migrants concernés.
Afin de régler ce problème, les autorités françaises comptent sur la prise en charge, par le Royaume-Uni, de migrants mineurs ayant de la famille dans ce pays.
Dans cette optique, Bernard Cazeneuve a exhorté une nouvelle fois Londres, mardi toujours, à respecter son engagement d'accueillir un certain nombre de migrants mineurs.
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