France

Juppé, loi Travail, déchéance de nationalité : les cinq déclarations choc de Hollande

Dans un entretien à l'Obs, le chef d'Etat se confie sur ses cinq années au pouvoir, clamant haut et fort son appartenance à la gauche tout en pourfendant ses adversaires, d'Emmanuel Macron aux candidats à la primaire de la droite.

Une politique 100% à gauche... y compris la loi travail !

Le président de la République n'a aucun doute : sa présidence a été de gauche, uniquement de gauche. «En changeant de fonctions, je n’ai pas changé d’idées. Je suis de gauche. J’ai mené une politique de gauche», assure-t-il ainsi dans une interview au magazine L'Obs, dont des extraits ont été publiés le mercredi 12 octobre.

La loi travail a mobilisé dans la rue des centaines de milliers de Français, à l'appel de syndicats et de personnalités politiques de gauche ? «La loi El Khomri est une loi sociale», réplique le chef de l'exécutif.

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Pas de pardon pour Macron

François Hollande n'a pas encore digéré la défection, le 30 août dernier, de son ministre de l'Economie qui semble nourrir des ambitions présidentielles.

Le président de la République juge en effet que les ministres qui choisissent de quitter un gouvernement «alors qu’ils ont l’opportunité de changer la France» au moment où celle-ci affronte de graves difficultés en matière sociale, industrielle ou scolaire, font preuve d'«une forme d’oubli de ce qu’est le sens de la vie politique».

Non, François Hollande n'a trahi personne – pas même son électorat

L'électorat de gauche qui l'a porté au pouvoir – et dont une grande partie n'attendait sans doute pas les mesures qu'il a prises – ne peut décemment pas lui en vouloir : «Je n’admets pas les procès en trahison car c’est l’honneur de la gauche de gouverner face à une droite qui a été dans la revanche dès le premier jour, et contre une extrême droite qui attend son tour», martèle le locataire de l'Elysée.

La déchéance de nationalité : son grand regret

François Hollande, néanmoins, confesse une erreur : la proposition de déchoir de la nationalité française les terroristes, formulée par l'exécutif au lendemain des attentats du 13 novembre. «Oui», le président de la République regrette cette proposition, qui avait choqué une frange importante de la gauche – et reconnait, en plus de cela, qu'elle était inutile, «puisque les terroristes veulent mourir»...

Juppé ? Aussi «réactionnaire» que ses camarades de droite

S'en prenant aux candidats à la primaire de la droite, le chef d'Etat n'y va pas de main morte : selon lui, la droite dans son ensemble est «dans la revanche, la réaction et la régression. C’est le programme commun de tous ces candidats». Y compris, donc, d'Alain Juppé, pour lequel un certain nombre de Français de gauche envisagent pourtant de voter lors du scrutin interne à la droite. «Ce qui est proposé par Alain Juppé c’est une solidarité malheureuse», assène le chef d'Etat en référence à la fameuse «identité heureuse» censée distinguer le maire de Bordeaux de ses concurrents.

Partant de ce constat, François Hollande juge inopportun et dangereux, pour les électeurs de gauche, de s'en remettre à la droite pour faire barrage au Front national : «Je pense que si nous installons l’idée que, pour éviter l’extrême droite il faut voter pour la droite, eh bien, à ce moment-là, il n’y aura plus de gauche» – des propos tout à fait contradictoires avec ceux cités dans l'ouvrage Un président ne devrait pas dire ça..., à paraître ce 12 octobre, dans lequel il se dit prêt à appeler à voter Nicolas Sarkozy si celui-ci se retrouvait au second tour face à Marine Le Pen...

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