«Depuis le début, en discutant de la rencontre avec François Hollande, le président russe a indiqué que sa visite à Paris aurait lieu quand le président français se sentirait prêt. Si le moment ne lui convient pas, on en choisira un autre à l’amiable», a fait savoir le porte-parole Dimitri Peskov.
«Certains événements étaient prévus, notamment l’ouverture du centre culturel et religieux russe et des expositions. Malheureusement, ces événements ont été exclus du programme, c’est pourquoi le président a décidé d’annuler sa visite en France pour le moment», a précisé Dmitri Peskov.
La volte-face de Hollande
La Russie s’est exprimée via le porte-parole du président en réaction à une interview de François Hollande à TMC, qui avait laissé planer le doute sur une éventuelle annulation de cette rencontre, invoquant «les crimes de guerre» commis à Alep, et le prix à payer, «y compris devant la Cour pénale internationale». Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, de son côté, avait assuré que s'il y avait une réunion, celle-ci devait porter sur la Syrie.
Pourtant, quelques minutes après la confirmation de l'annulation de la visite du président russe, François Hollande s'est dit «prêt à tout moment à rencontrer» Vladimir Poutine pour «faire avancer la paix».
«Avec la Russie, le dialogue est nécessaire mais il doit être ferme et franc», a-t-il ajouté, soulignant que Paris et Moscou avaient «un désaccord majeur» sur la Syrie.
Dans la matinée du mardi 11 octobre, l'entourage de François Hollande a fait savoir à l'AFP que Vladimir Poutine souhaitait «reporter» son voyage diplomatique du 19 octobre dans la capitale française, où il devait notamment s'entretenir avec le président de la République. Selon la même source, l'Elysée avait proposé au président russe une «réunion de travail» exclusivement consacrée au dossier syrien.
Une visite largement commentée en France
L'annonce de l'annulation de la venue du chef d'Etat russe a réjoui le député Europe Ecologie Les Verts (EELV) Yannick Jadot, qui a appelé à «dénoncer l'inacceptable à Alep, avec plus de détermination».
Auparavant, un certain nombre de personnalités politiques et médiatiques, à l'inverse, avaient reproché à François Hollande d'hésiter à maintenir cette rencontre. Le candidat à la primaire de la droite Bruno Le Maire, notamment, avait déclaré qu'il recevrait Vladimir Poutine «sans hésitation».
La perspective de voir François Hollande «gronder» le chef du Kremlin pour sa politique en Syrie avait par ailleurs fait rire le célèbre polémiste Eric Zemmour, mardi matin.
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