France

JO 2016 : le CSA dénonce les «erreurs historiques regrettables» de France Télévisions

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a annoncé avoir «mis en garde» France Télévisions pour des «approximations» et des «erreurs historiques regrettables» lors de la retransmission des Jeux olympiques sur France 2.

Si la délégation française a ramené une moisson de médailles de Rio, les commentateurs de France Télévisions n’ont pas été exempts de tout reproche lors de la diffusion des Jeux olympiques d'été 2016. Le CSA a mis en garde le groupe audiovisuel public. «Un certain nombre de commentaires relatifs à l’histoire du Brésil relevaient d’approximations ou d’erreurs historiques regrettables», a précisé le Conseil dans un communiqué diffusé le 8 octobre.

«D’autres, notamment ceux relatifs à l’esclavage, pouvaient être considérés comme présentant une vision déformée d’une période historique très douloureuse», ajoute le CSA.

Le Cran en première ligne

Certains des commentaires réalisés lors de la diffusion de la cérémonie d’ouverture sont notamment en cause. Le Conseil avait été saisi en août par des téléspectateurs et une association antiraciste. Deux plaintes de téléspectateurs dénoncent la «xénophobie» de ces commentaires et une plainte du Conseil représentatif des associations noires (Cran), le «prisme colonialiste» des commentateurs.

Le Cran avait regretté que cette cérémonie d’ouverture donne lieu à un «véritable festival d'erreurs, d'inepties et de propos colonialistes tenus par Daniel Bilalian et Alexandre Boyon».

Il avait notamment déploré qu'ils aient déclaré que le Brésil avait «utilisé les services de ces esclaves africains qui venaient de l'ensemble du continent africain».

«Affirmer que le trafic a été nécessaire et qu'on utilisait les services des esclaves constitue une présentation maladroite, pour ne pas dire équivoque, qui tend à minimiser, voire à justifier l'esclavage, qui fut un crime contre l'humanité», avait souligné l'association.

Du côté de la direction de France Télévisions, on avait dit «regretter ces commentaires».

Des gymnastes japonaises comparées à des Pokemon

La cérémonie d’ouverture n’est pas seule en cause. Le CSA déplore également dans son communiqué «le caractère dévalorisant, voire discriminant, des commentaires relatifs aux athlètes japonais tenus lors d’une épreuve de gymnastique». Thomas Bouhail, consultant de la discipline pour France Télévisions s’était lâché à l’antenne : «On dirait un petit manga, il y a tous les petits personnages qui sont contents [...] on se croirait dans les dessins animés, des petits Pikachu de partout.» Des propos pour lesquels il avait dû s’excuser à l’antenne.

De quoi pousser le gendarme français de l’audiovisuel à avertir les chaînes du service public : «Le Conseil a tenu à rappeler au groupe France Télévisions ses obligations de rigueur dans le traitement de l’information et d’exemplarité en matière de lutte contre les discriminations et de respect de droits des femmes.»