France

Envoyé Spécial sur l'affaire Bygmalion : l'équipe de Sarkozy aurait fait pression sur France 2

Ce 29 septembre, Envoyé Spécial tentait à son tour de dénouer les fils de l'affaire des comptes de campagne du candidat Sarkozy en 2012. Dans une interview à La libre, le journaliste chargé de l'enquête dénonce un tournage difficile et des pressions.

La libre, quotidien belge francophone, a interrogé Tristan Waleckx, le journaliste qui a mené l'enquête pour l'émission de France 2, Envoyé Spécial, une enquête consacrée à l'affaire Bygmalion. Dans l'interview, le journaliste déplore que son travail n'a pas été facilité, pour le moins, par l'équipe de Nicolas Sarkozy. «Je sais qu'il y a des gens qui sont apparus dans le sujet sur qui l'entourage a fait pression», raconte ainsi Tristan Waleckx.

Et de rapporter le cas précis du compositeur Laurent Ferlet, un proche de Carla Bruni, épouse du président, et chanteuse à ses heures. Ce dernier se serait ainsi fait «engueuler» par l'attachée de presse de Nicolas Sarkozy, Véronique Waché, pour avoir répondu aux questions du journaliste. «Elle a été assez dure avec moi», se rappelle Tristan Waleckx, au sujet de l'attachée de presse, «à la limite de l'insulte».

Toujours selon le journaliste, cette même Véronique Waché aurait déployé de gros efforts pour contrecarrer l'enquête journalistique, allant jusqu'à appeler la direction d'Envoyé Spécial. Elle n'a pas hésité non plus à attendre de pied ferme le journaliste qui se rendait en tournage avec, en main, l'un de ses e-mails de demande d'interview, que lui avait remis complaisamment l'un des sous-traitants de Bygmalion. Aussi, les portes se ferment devant le journaliste et les protagonistes tiennent le même discours prudent.

«Le vrai regret de mon reportage, c'est qu'on a un mur de dénégations qui n'est pas crédible. On n'a l'impression que personne n'a rien décidé de rien du tout», déplore le journaliste belge.

Lire aussi : Squarcini, Buisson : le réseau de Nicolas Sarkozy sous le feu des projecteurs