Le maire Front national (FN) de Hayange Fabien Engelmann, a déclaré que le Secours populaire était «prié de quitter les lieux au plus tard vendredi [30 septembre]», précisant qu'un huissier de justice se présenterait sur place et qu'ensuite, le cas échéant, une procédure d'expulsion serait lancée.
Stupéfait, le Secours populaire refuse de quitter les lieux
«Nous n'avons pas l'intention de rendre les clefs, ni de partir. Nous n'avons pas vidé ni nettoyé le local. Nous voulons continuer à venir en aide à nos 776 bénéficiaires», a rétorqué Anne Duflot-Allievi, la présidente du comité local de l'association caritative.
Dans les locaux en question sont stockés principalement des denrées alimentaires et des vêtements à destination des personnes à faible revenu. L'endroit est occupé «sans bail», par une «succursale du Parti communiste», a justifié le maire.
A Hayange, les miltants PC utilisent l'image du Secours populaire pour faire de la politique
«Je n'ai rien contre le Secours populaire, mais à Hayange la présidente et le trésorier sont des militants du PC qui font de la propagande pro-migrants toute l'année et utilisent l'image du Secours populaire pour faire de la politique», a poursuivi Fabien Engelmann.
La présidente locale de l'association a répondu aux propos du maire frontiste expliquant «ne pas être dans la politique», précisant: «Le seul combat qu'on mène c'est contre la misère.» Anne Duflot-Allievi reproche surtout au maire de l'accuser de n'aider que les migrants «alors que nous aidons tout le monde».
«Ce qui me fait le plus mal au cœur, c'est que si on perd le local, on ne pourra plus aider les personnes dans la misère. Ce sera la mort du Secours populaire à Hayange», a regretté la responsable.
L'association déplore par ailleurs la baisse des subventions que lui alloue la ville. Celles-ci s'élevaient à 1 700 euros par an du temps de l'ancienne municipalité socialiste – sauf la dernière année, où la subvention n'avait pas été demandée, un point souligné par Fabien Engelmann qui évoque une «mauvaise gestion». Mais elle a ensuite été abaissée à 550 euros après la victoire du FN, avant d'être supprimée cette année.
Sur ce point, le maire affirme que l'association «n'a pas daigné déposer son dossier». Ce qu'elle conteste.
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