France

Agressions, mutineries : les surveillants de prisons bloquent de nombreux établissements (PHOTOS)

Des agents pénitentiaires dénonçant la «dégradation constante» de la sécurité ont mené, dans la matinée du 29 septembre, des actions de blocage de nombreuses prisons de France, en réponse à l'appel du syndicat Force Ouvrière.

Ces dernières semaines, les prisons françaises ont connu une certaine agitation. Entre une mutinerie à Vivonne (Vienne), une agression djihadiste contre des surveillants à Osny (Val d'Oise) et une autre agression de cinq surveillants au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne), les syndicats pénitentiaires s'inquiètent des conséquences sur la sécurité de la surpopulation carcérale.

A Valence, où deux gardiens avaient été blessés dimanche par trois détenus qui refusaient de retourner dans leurs cellules, 70 surveillants en congés ou en repos se sont rassemblés devant la prison pour bloquer toute l'activité de l'établissement (extractions, parloirs).

«On réclame la fouille totale et complète de l'établissement pour le vider de toute arme artisanale. On veut aussi que les surveillants puissent être en binôme aux étages», explique à l'AFP Sylvain Royere, du syndicat UFAP-Unsa Justice. Ce qui impliquerait le recrutement d'une soixantaine de surveillants supplémentaires pour le site.

A Fleury-Mérogis (Essonne), plus grand établissement pénitentiaire d'Europe, une centaine d'agents ont bloqué l'entrée de la maison d'arrêt entre 6h30 et 7h45 pour dénoncer «le manque de réaction de l'administration pénitentiaire par rapport aux récentes agressions de surveillants et aux mutineries», a expliqué le délégué CGT de la prison, Arnaud Arame.

Dans les Yvelines, à Bois d'Arcy, une quarantaine de personnels ont mis le feu à des palettes et des pneus devant la prison et filtraient les entrées. Des blocages ont également eu lieu à Osny, Villepinte (Seine-Saint-Denis), Saint-Maur (Indre).

«On travaille dans des conditions de plus en plus déplorables. C'est tout pour les voyous et rien pour les personnels pénitentiaires. On demande plus de moyens humains. En Ile-de-France, on en est à moins 400 surveillants, à moins 48 à Bois d'Arcy», déplore Willy Saib, secrétaire local FO de la maison d'arrêt.

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A Montauban (Tarn-et-Garonne), une vingtaine de grévistes ont bloqué l’entrée de la maison d’arrêt Beausoleil. Là aussi, le délégué syndical FO Pascal Rezzani réclame «plus de sécurité pour les détenus les plus dangereux et radicalisés, notamment par des moyens matériels non létaux, des établissements pénitentiaires spécifiques pour les détenus les plus dangereux».

Feux de palettes et pneus brûlés également devant les maisons d'arrêt du Mans, de Sequedin (Nord), où une vingtaine de surveillants ont empêché les extractions pendant plus d'une heure.

A Annœullin (Nord), qui héberge une des cinq unités dédiées à la déradicalisation, une vingtaine de manifestants ont dénoncé «les drames qui visent les personnels, suite à l’immobilisme des politiques quant au péril qui menace notre société de droit».

Mobilisation des surveillants également à Grasse (Alpes-Maritimes), Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) ou encore à Nice où tous les accès de cette maison d’arrêt vétuste qui abrite 680 détenus pour 356 places ont été bloqués entre 7h et 8h30, a indiqué Johann Bataillé, représentant local Ufap-Unsa.

A la maison d'arrêt de Fresnes, les surveillants mèneront «une "Nuit debout" à partir de 18h30, avec blocages des extractions, des retours, et barbecues», selon Jérôme Nobecourt, délégué FO pour l'Ile-de-France.

Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a annoncé la semaine dernière un plan à long terme de construction de nouvelles cellules, notamment pour en finir avec la surpopulation chronique des prisons françaises.

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