«Ce sont autant de Fukushima possibles», assure l’expert britannique John Large, qui a été chargé par l’organisation Greenpeace d’enquêter sur la sécurité nucléaire en France. En effet, d'après son rapport, qui doit être publié le 29 septembre selon la version en ligne de l'hebdomadaire français L’Obs, au moins 55% des réacteurs nucléaires de l’Hexagone (32 sur 58) comporteraient des pièces défectueuses.
L'auteur du rapport a ainsi décompté 107 pièces présentant un défaut présumé, en se basant sur les données fournies par l’organisme gouvernemental français l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Défaut de fabrication ?
Les pièces défectueuses présenteraient une «anomalie de la teneur en carbone» : elles contiendraient une quantité de carbone trop importante après avoir été fondues, selon l'ONG.
Je n’ai jamais vu de problèmes aussi graves à une échelle nationale
Or, ce trop-plein de carbone pourrait fragiliser l'acier, le rendant cassant, et augmentant ainsi considérablement le risque de fissures ou de déchirures des réacteurs en cas de «choc thermique», c’est-à-dire lorsque de l’eau glacée est envoyée sur le réacteur pour le refroidir en cas de surchauffe.
Commandées par la multinationale française de l’énergie Areva et fondues par sa filiale Creusot Forge, les pièces défectueuses ne seraient pas réservées aux anciens réacteurs mais également à ceux de fabrication plus récente, assure Greenpeace.
«Je n’ai jamais vu de problème aussi grave à une échelle nationale», écrit John Large, qualifiant le résultat de son enquête de «pas seulement inquiétant, mais franchement préoccupant».
Pour l'heure, Areva n'a pas réagi.
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