Robert Faurisson a été condamné à une peine de prison avec sursis, 4 000 euros d'amende, ainsi qu'à verser 3 000 euros de dommages et intérêts à la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), qui s'était portée partie civile. Un mois de prison ferme et 3 000 euros d'amende avaient été requis à son encontre.
L'ex-professeur de littérature à l'Université de Lyon, qui conteste la réalité de l'holocauste depuis plusieurs dizaines d'années, a déjà été condamné à de multiples reprises pour négationnisme. Il est à nouveau poursuivi à ce titre le 28 septembre pour une interview diffusée sur internet en septembre 2014.
Robert Faurisson avait participé les 11 et 12 décembre 2006 à Téhéran à une conférence mettant en cause la réalité de l'holocauste, qui avait suscité une condamnation quasi unanime à travers le monde.
«Les principales victimes sont le peuple allemand [...] et le peuple palestinien»
Parmi les propos visés, il avait déclaré : «Le président Ahmadinejad a eu le mot juste, le prétendu "holocauste" des juifs est un mythe, c'est-à-dire une croyance entretenue par la crédulité ou l'ignorance.»
«Les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des juifs forment un seul et même mensonge historique, qui a permis une gigantesque escroquerie politico-financière dont les principaux bénéficiaires sont l'Etat d'Israël et le sionisme international et les principales victimes sont le peuple allemand [...] et le peuple palestinien tout entier», avait-il ajouté.
Mise en cause de «la communauté juive dans son ensemble»
Pour le tribunal, le propos de Robert Faurisson «ne se limitent pas à une critique des représentants politiques de l'Etat d'Israël ou de l'idéologie du sionisme» mais mettent en cause «la communauté juive dans son ensemble».
Or, selon le jugement, «l'imputation faite aux juifs d'exploiter un mensonge historique, celui des chambres à gaz et du prétendu génocide, pour permettre une escroquerie politique et financière, présente à l'évidence un caractère diffamatoire.»
A l'audience, l'avocat de Robert Faurisson, Damien Viguier, avait jugé abusif de tirer une telle conclusion des propos de son client, arguant que «tous les habitants d'Israël ne sont pas juifs et qu'il y a des sionistes chez les chrétiens».