France

Plus de policiers que de manifestants : la contestation du Climate Chance avortée (VIDEO)

Entre 100 et 150 manifestants avaient décidé de braver l'interdiction préféctorale du cortège visant à contester le sommet international contre le réchauffement climatique. Le défilé a été stoppé net après seulement quelques dizaines de mètres.

Des dizaines de fourgons de CRS, un hélicoptère patrouillant dans le ciel... La préfecture avait déployé les grands moyens pour assurer le respect de l'interdiction de la manifestation que les opposants au sommet Climate Chance, qui se tient du 26 au 28 septembre à Nantes, comptaient maintenir.

Entre 100 et 150 personnes s'étaient réunies avec pour ambition de rallier le Palais des Congrès nantais, où se réunissent grandes entreprises, politiques ou encore scientifiques afin de débattre des mesures pouvant être adoptées pour lutter contre le réchauffement climatique. Ce sommet, ils s'étaient promis de le «saboter» afin de dénoncer le «greenwashing» de ces grandes entreprises aux pratiques pas toujours aussi vertes qu'elles veulent bien le dire.

Mais après avoir parcouru à peine quelques dizaines de mètres dans les rues de Nantes, les forces de l'ordre ont encerclé la partie la plus importante du cortège, procédant à plusieurs contrôles et fouilles.

Au moins trois personnes ont été interpellées par la police pour avoir participé à cette manifestation interdite.

Développement ou destruction durable ?

A la sortie de la «nasse» policière, Camille et Camille s'embrassent, deux manifestants heureux d'avoir retrouvé une liberté entravée durant deux heures. Cela n'a néanmoins pas amoindri leur mobilisation. «Ces entreprises sont la cause du changement climatique, ils ne font que des mesurettes destinées à pouvoir perpétuer leurs pratiques ! Ils parlent de développement durable ? Je crois que le terme plus approprié est la destruction durable !», nous confie le jeune homme.

Son amie, est elle très engagée sur le dossier du projet d'aéroport nantais. «Ce sommet, qui se tient à Nantes, est totalement hypocrite. Ici on nous chante les louanges de l'écologie, alors qu'à seulement quelques kilomètres d'ici, à Notre-Dame-des-Landes, l'Etat prépare l'expulsion de paysans de terres agricoles et de zones humides pour faire place à un aéroport... On marche sur la tête !», affirme-t-elle.

Bien que déçus par cette manifestation avortée, les activistes ne baissent pas pour autant les bras. Le Premier ministre est attendu au sommet Climate Chance, et ils comptent bien lui réserver un comité d'accueil.

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