France

Hollande à Tours : «la France ne sera pas un pays où on trouvera des campements de migrants»

Le chef de l'Etat en visite à Tours a assuré que l'Hexagone ne sera pas un pays de campements, en réplique aux critiques de la droite sur les risques d'une multiplication de «mini Calais» après le démantèlement annoncé de la «Jungle» de Calais.

«Notre volonté c'est de démanteler Calais entièrement et de pouvoir avoir des centres d'accueil et d'orientation (CAO) répartis sur l'ensemble du territoire», a affirmé François Hollande lors d'une visite dans un de ces centres, installé dans une résidence universitaire de Tours (Indre-et-Loire), à deux jours de son déplacement à Calais.

Au total, 140 CAO ont été créés dans 80 départements. Ils ont une capacité d'accueil de 9 000 personnes et sont censés pouvoir loger les migrants qui arrivent de Calais depuis le démantèlement du tristement célèbre camp de La Jungle. 

On ne démantèle pas un camp sans qu'il y ait des solutions

«Nous faisons en sorte d'accueillir humainement, dignement des personnes qui vont faire leur demande de droit d'asile. Celles et ceux qui pourront faire valoir ce droit seront dans donc dans une démarche d'intégration», et les autres «seront raccompagnées [à la frontière]. C'est la règle et ils la connaissent parfaitement», a rappelé le chef de l'Etat, tandis qu'il se trouve depuis quelques jours sous le feu des critiques venant de la droite.

«La France ce n'est pas une France où on trouvera des campements [...] Il ne peut pas y avoir en France de camps», a ajouté François Hollande, notamment à l'adresse de ceux qui brandissent la menace d'une multiplication de «mini Calais», à l'instar du président par intérim des Républicains Laurent Wauquiez.

«Cela a été depuis trop longtemps une solution de facilité, qui d'ailleurs a été engagée il y a bien des années», a affirmé le chef de l'Etat. S'en prenant sans le citer à Nicolas Sarkozy, il a mis en cause ceux qui ont signé des accords, comme ceux du Touquet de 2003, instituant la frontière britannique sur le sol français et qui «aujourd'hui voudraient les contester».

«On ne démantèle pas un camp sans qu'il y ait des solutions. Sinon c'est l'irresponsabilité, c'est faire que partout se diffusent, se répandent des cohortes de réfugiés qui s'installeraient n'importe où n'importe comment», a-t-il aussi critiqué, en référence aux conditions dans lesquelles le centre de Sangatte avait été démantelé fin 2002 alors que Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur.

«Ce n'est pas la politique de la France et ce ne sera jamais la politique de la France. Parce que la France, c'est l'humanité, la dignité et la responsabilité», a martelé François Hollande, alors que la droite, lancée dans sa primaire pour 2017, aborde à tout-va le thème de l'immigration.

«Moi j'ai confiance dans mon pays, je sais ce qu'il est capable de faire parce que nous avons un nombre limité de demandeurs d'asile, 80 000», a-t-il fait valoir rappelant que l'Allemagne en accueillait un million.

Selon François Hollande, la France «est capable d'être digne, d'être humaine et en même temps d'être responsable, parce que nous avons des règles claires».

Sur la toile, les Français ne sont pas dûpes

Visiblement fatigués par les discours politiques sans suite, notamment en ce qui concerne l'accueil des migrants et le démantèlement des camps insalubres, les twittos ont réagi avec agacement aux propos du président.

Certains voient dans les mots de François Hollande un manque de sincérité et de pragmatisme... 

... quitte à considérer avec ironie, qu'à chaque fois que le gouvernement annonce prendre des nouvelles résolutions, c'est en réalité le contraire qui se passe. 

Pour certains, comme Hélène Franco, membre du parti de gauche, la position du chef de l'Etat est carrément cynique.

Et puis, il y a ceux qui préfèrent les sarcasmes. 

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