France

Neuilly-sur-Seine : la police empêche une manifestation devant l'appartement d'un dirigeant algérien

Le sit-in organisé par le militant politique algérien Rachid Nekkaz, visant à réclamer au secrétaire général du FLN des explications sur les soupçons de corruption pesant sur lui, a tourné court du fait de l'intervention des forces de l'ordre.

La vie politique algérienne s'immisce en France : vendredi 9 septembre, les policiers ont empêché l'organisation d'un rassemblement devant l'appartement d'Amar Saïdani, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN, le parti au pouvoir en Algérie depuis l'indépendance du pays) à Neuilly-sur-Seine, rapporte le site algerie-focus.com.

La manifestation, mise sur pied par le célèbre homme d'affaires et militant politique algérien Rachid Nekkaz, avait pour but d'exacerber les accusations de corruption dont le leader politique fait l'objet. Elle n'aura toutefois pas eu le temps de durer : comme le montre une vidéo mise en ligne sur YouTube, l'organisateur de l'événement a été déplacé de force par les policiers.

 

Dans cette vidéo, on peut également voir Rachid Nekkaz s'entretenir avec un homme semblant faire partie du mouvement de protestation annulé, qui confie à la caméra (vers 3'40) : «La sécurité française protège un voleur algérien.»

Le leader en question du FLN, Amar Saïdani, fait l'objet de soupçons de corruption depuis qu'en 2014, le site d'investigation français Mondafrique l'a accusé d'avoir acquis des biens immobiliers à Paris de manière suspecte. En juillet 2015, le responsable politique a reconnu dans le journal algérien El Khabar avoir acheté un appartement à Neuilly-sur-Seine, pour sa fille. Plusieurs observateurs s'interrogent sur l'origine des fonds qui lui ont permis de procéder à cet achat.

Quant à Rachid Nekkaz, il s'agit d'un militant politique aux engagements extrêmement variés, en Algérie comme en France. Adepte des initiatives à fort potentiel médiatique, il s'était proposé, en août dernier, de régler lui-même les amendes infligées au titre d'arrêtés municipaux interdisant le burkini dans des communes du littoral méditerranéen français.

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