Dans son discours consacré à «la démocratie contre le terrorisme», le chef de l'Etat a déclaré : «La laïcité n'est pas une mystique, elle n'est pas la religion d'Etat contre les religions, elle est un ensemble de règles et de droits qui organisent la vie de la République.»
Dans la laïcité, François Hollande voit avant tout «un principe de neutralité qui s'impose à l'Etat mais aussi aux citoyens qui doivent le respecter». Il s'est par ailleurs dit convaincu que l'islam pouvait «s'accommoder de la laïcité comme l'ont fait avant lui le catholicisme, les religions réformées, le judaïsme».
«La question se pose aussi donc à la République : est-elle réellement prête à accueillir en son sein une religion qu'elle n'avait pas prévue avec cette ampleur il y a plus d'un siècle ?», s'est interrogé le chef de l'Etat.
François Hollande a également évoqué des «tentatives» d'attentat déjouées «ces derniers jours», rappelant que son quinquennat a été «un quinquennat qui a été éprouvé par tant d'attentats [...] jusqu'à ces derniers jours où les tentatives sont là. Et quand elles sont déjouées, nous n'en disons rien».
Ne pas sombrer dans la surenchère
François Hollande a rejeté l'idée d'un «Etat d'exception» qui «suspendrait» l'Etat de droit pour lutter contre le terrorisme, dénonçant les «surenchères» et les «tours inquiétants» des propositions de la droite et de l'extrême droite.
«Non, les principes constitutionnels ne sont pas des "arguties juridiques"», a répliqué le chef de l'Etat à son prédécesseur Nicolas Sarkozy, dénonçant des «reniements» qui seraient «autant de renoncements, sans nullement assurer la protection des Français».
Les musulmans ont été les premières victimes du terrorisme islamiste, a par ailleurs souligné François Hollande, affirmant qu'ils «payent également leur tribut à la terreur».
«Les terroristes de Daesh se sont lancés dans une folle entreprise d'asservissement au nom d'un dieu trahi [...] Avant de nous atteindre, ils s'en sont pris à leur propre religion. Partout les musulmans ont été les victimes de ces islamistes», a martelé François Hollande.
C'est parce que nous sommes un pays référence, un exemple, que nous sommes attaqués
La démocratie contre la barbarie
«Pour avoir conduit depuis plus de quatre ans le combat de la République contre un fanatisme meurtrier, je n'ai aucun doute, malgré les épreuves, les drames et les larmes, malgré la peur, l'angoisse et la souffrance, nous vaincrons [...] la démocratie sera plus forte que la barbarie qui lui a déclaré la guerre [...] C'est parce que nous sommes un pays référence, un exemple, que nous sommes attaqués », a-t-il poursuivi.
«En même temps qu'avec le gouvernement de Manuel Valls je fais tout pour protéger les Français, je leur dois la vérité : la menace durera. Nous devrons donc l'affronter avec courage, fermeté et sang-froid», a également souligné le chef de l'Etat.
Nous devons donc assurer la sécurité sans jamais renoncer à vivre comme nous le voulons, comme nous l'entendons. C'est là l'essentiel : les terroristes nous lancent non pas un défi, mais deux : les vaincre, et rester nous-mêmes
«Le sang-froid, c'est une qualité. Cela ne veut pas dire qu'on n'a pas d'émotions [...] Mais ça veut dire que nous ne devons jamais nous laisser emporter par la déraison», a développé François Hollande.
«Nous devons assurer la sécurité sans jamais renoncer à vivre comme nous le voulons, comme nous l'entendons. C'est là l'essentiel : les terroristes nous lancent non pas un défi, mais deux : les vaincre, et rester nous-mêmes», a résumé l'actuel pensionnaire de l'Elysée.