La 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris a condamné à huit mois de prison ferme Jean-Marc Rouillan pour apologie du terrorisme pour ses propos tenus sur les attentats du 13 novembre.
Le tribunal a considéré que Jean-Marc Rouillan, qui a lui-même fait partie d'un «mouvement terroriste», avait «fait preuve d'empathie» à l'égard des auteurs des attentats de janvier et novembre 2015 en France.
Jean-Marc Rouillan a en outre été condamné à verser un euro de dommages et intérêts à l'Association française des victimes du terrorisme et 300 euros à chacune des 30 victimes des attentats du 13 novembre qui se sont constituées parties civiles.
Le 23 février, lors de l'enregistrement de l'émission «La Grande Tchatche» à la rédaction du mensuel satirique marseillais Le Ravi, diffusée sur les ondes de «Radio grenouille», Jean-Marc Rouillan était venu pour faire la promotion de son dernier film. «Moi, je les ai trouvés très courageux, en fait», a-t-il déclaré lors de l'émission, au sujet des djihadistes qui ont frappé la France, «ils se sont battus courageusement : ils se battent dans les rues de Paris» alors qu'ils «savent qu'il y a 2 000 ou 3 000 flics autour d'eux».
«J'aurais dû dire "déterminés", a-t-il déclaré à la barre, pour parler des djihadistes avec lesquels il n'a «aucune connivence». «Ce sont des ennemis» a-t-il assuré condamnant «bien sûr» les attentats.
A l'audience du 24 juin devant le tribunal correctionnel de Paris, le parquet avait requis un an de prison contre Jean-Marc Rouillan, 63 ans, dernier membre du noyau dur d'Action directe – groupe armé d'extrême gauche à l'origine de plusieurs attentats et assassinats dans les années 1980 – à avoir recouvré la liberté en mai 2012, après 24 ans de prison.