Affirmer qu'il condamnait «bien sûr» les massacres commis par les djihadistes à Paris, et qualifier ses propres propos de «maladroits» n'aura pas suffi à Jean-Marc Rouillan pour convaincre le parquet. «Totalement désolé pour les familles qui ont perdu des proches au Bataclan», l'ancien membre du groupe terroriste d'extrême gauche a même assuré qu'il n'était «pas sûr» d'avoir voulu faire référence aux terroristes islamistes.
Le 23 février dernier, Jean-Marc Rouillan avait tenu des propos polémiques lors d'une interview à la radio marseillaise Radio Grenouille, reprise par le magazine satirique LeRavi. Saluant le courage des djiadhistes, l'homme de 63 ans avait ajouté que ceux-ci s'étaient «batt[us] dans les rues de Paris avec 2 000 ou 3 000 flics autour d’eux».
Condamné en 1989 à la réclusion criminelle à perpétuité pour deux assassinats (celui de René Audran, ingénieur général de l'armement, et Georges Besse, PDG de Renault), le membre d'Action Directe avait commencé à bénéficier d'un régime de semi-liberté en 2007. Il avait ensuite été reconduit en prison, pour avoir bravé son interdiction de s'exprimer publiquement sur les faits liés à sa condamnation, en accordant une interview à L'Express. Depuis 2012, il bénéficiait à nouveau d'un régime de semi-liberté.