France

Le domicile de l'avocat d'Action Directe cambriolé durant son internement en hôpital psychiatrique

Maître Bernard Ripert, avocat historique du groupe armé Action Directe dont l'internement d'office avait suscité l'émoi de ses confrères, dénonce «un acte d'intimidation» après que son domicile savoyard a été cambriolé en son absence.

«J'ai été libéré mercredi soir et en arrivant chez moi vers 21h00, je constate que mon domicile a fait l'objet d'un faux cambriolage. Trois personnes cagoulées ont tout retourné» et auraient dérobé seulement deux albums de timbres et quelques pièces de ses collections, a expliqué l'avocat à l'AFP. 

«C'est manifestement un acte d'intimidation dont je ne sais pas d'où il vient. C'est aux gendarmes de l'établir. Et après tout ce qui m'a été fait, je suis victime d'un harcèlement de la part de certains magistrats», a-t-il ajouté.

L'avocat a été entendu jeudi par les enquêteurs après avoir porté plainte. Selon la gendarmerie, c'est une voisine qui a fait fuir les cambrioleurs, «trois jeunes personnes vêtues de noir», en criant à la vue de l'un d'eux à l'extérieur de la maison.

Maître Bernard Ripert avait été interpellé à son domicile le 23 mai au matin pour des faits d'«intimidation envers un magistrat». Hospitalisé pour un problème d'hypertension durant sa garde à vue, une expertise psychiatrique avait conclu que son état justifiait «une hospitalisation sous contrainte», selon le Parquet. Il était ressorti de l'hôpital de Bassens (Savoie) après des contre-expertises.

La mesure prise à son encontre par la préfecture a été condamnée par le Syndicat des avocats de France, l’Association des avocats pénalistes et de nombreux avocats grenoblois.

Habitué des polémiques et des coups d'éclat, Maître Ripert a été condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires. Il avait été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de «roquet» et dit d'un président de cour d'assises qu'il avait « triché» et « menti». Suspendu provisoirement dans le cadre de nouvelles poursuites disciplinaires, il doit être jugé le 2 juin par la cour d'appel de Grenoble.

Le groupe Action Directe qu'il défend, est connu pour être un groupe armé anarco-communiste actif dans les années 1980 et dans la lignée de la Fraction armée rouge en Allemagne ou des Brigades rouges en Italie.

Durant ses années d'existence, Action Directe a perpétré de nombreux attentats à la bombe (notamment contre les locaux d’Interpol et ceux de l’Union de l’Europe occidentale) et des assassinats (notamment l'industriel français Georges Besse et du haut fonctionnaire du ministère de la Défense rené Audran). Le groupe a été dissout en 1987.

Récemment, un ex-membre du groupe nommé Jean-Marc Rouillan, avait créé la polémique après avoir qualifié lors d'une interview les terroristes du Bataclan de «très courageux». Il sera jugé jugé le 1er juin pour «apologie du terrorisme».

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