«Être Français c'est aussi, comme le disait le général de Gaulle, être européen, blanc et catholique, bien sûr.» Les propos de Robert Ménard, une fois encore, n'ont pas manqué de suscité une polémique nationale. Sur le plateau de LCI, lundi 5 septembre, l'élu biterrois était interrogé sur un tweet controversé publié lors de la rentrée des classes, dans lequel il expliquait que cette dernière apportait la preuve «la plus éclatante du Grand Remplacement» (la substitution de la population autochtone par des populations d'origine étrangère).
A la journaliste Audrey Crespo-Mara, qui lui demandait si être français signifiait donc, selon lui, être blanc, le maire a répondu qu'il ne s'agissait «pas que de ça». Avant d'éclairer sa pensée : «écoutez, dans une classe du centre-ville de chez moi, il y a 91% d'enfants musulmans. Évidemment que c'est un problème. Il y a des seuils de tolérance.»
Contacté par RT, l'élu du sud-ouest de la France assume pleinement ces propos : «je ne regrette évidemment pas ce que j’ai dit. Ce n’est même pas moi qui ai dit ça, c’est le général de Gaulle (...) : "c’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. (...) Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France"» – des propos effectivement rapportés par Alain Peyreffite, dans son ouvrage C’était de Gaulle.
«Je souhaite que la France continue d'être un pays largement blanc et de tradition chrétienne»
«Ce que je veux dire», précise à RT l'ancien secrétaire général de Reporters sans frontières, «c’est que la France a été et reste aujourd'hui encore un pays largement blanc et de tradition chrétienne. Et je souhaite qu'elle continue à l'être».
En d'autres termes, si le responsable politique reconnait et accepte la diversité ethnique de la France, il voudrait que les personnes issues de l'immigration «restent minoritaires, se fondent dans ce qu’est la France, respectent ce qu’est la France, et deviennent, comme on disait lorsque j’étais jeune, "de bons petits Français"». Un discours qui n'est selon lui en rien raciste, se bornant à une «constatation» ainsi qu'à un «souhait pour l’avenir».
Levée de bouclier des associations antiracistes
Ce constat et ce souhait, les associations antiracistes ne les ont guère appréciés : lundi, la Licra (la Ligue Internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme) a en effet annoncé, par la voix de son président Alain Jakubowicz, qu'elle comptait poursuivre en justice Robert Ménard.
Similairement, le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, dénonçant «une recherche obsessionnelle d'une forme de pureté raciale et de religion», a fait savoir que la commission juridique de son association se pencherait sur ces propos.
La perspective de telles poursuites en justice fait rire jaune l'intéressé : «est-ce que la Licra et SOS Racisme auraient porté plainte contre le général De Gaulle, qui disait exactement la même chose que moi ?» s'interroge-t-il.
«Si [ces associations] m’amènent devant tribunal, je répondrai point par point», poursuit le maire de Béziers à RT, peu intimidé. SOS Racisme et la Licra, selon lui, n'ont aucune légitimité pour l'accuser de racisme, dans la mesure où elles se montreraient elles-mêmes sélectives dans leur lutte contre les discriminations : «quand dans une banlieue on traite un Blanc de sale Français ou de sale Blanc, je ne vois jamais ces organisations se mobiliser. Y a-t-il des racismes acceptables et d’autres qui ne le sont pas ? Moi, je déteste le racisme dans tous les cas».
«Allez demander à tous ces journalistes, s'ils mettent leurs enfants dans ces écoles !»
Et le maire de conclure sur l'hypocrisie dont feraient preuve ses contempteurs, en l'accusant de propager un discours de haine lorsqu'il relève la proportion élevée d'enfants musulmans dans les écoles de sa ville, quand bien même ils éviteraient à tout prix ces établissements : «Allez demander à tous ces journalistes, à toute cette classe politique, s’ils mettent leurs enfants dans ces écoles où il y a 90% d’enfants issus de l’immigration – demandez leur ! Vous aurez la réponse.»
En mai 2015, déjà, le cofondateur du site Boulevard Voltaire avait provoqué de vives réactions médiatiques en affirmant qu'il y avait «64,6% d'élèves de confession musulmane dans les écoles publiques de Béziers». Une enquête, ouverte pour vérifier l'existence de fichiers municipaux illégaux à ce sujet, avait été classée sans suite.
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